Un réseau de recrutement de jihadistes démantelé en Bosnie-Herzégovine

Lors de la guerre de Bosnie (1992-1995), des milliers de volontaires musulmans étrangers affluèrent pour combattre les forces yougoslavie et celles de la république serbe de Bosnie et formèrent, à cette fin, l’unité El-Moudjahid, intégrée à la 7e brigade du 3e corps de l’armée bosniaque.

Seulement, il y avait parmi eux de nombreux intégristes. D’ailleurs, l’on retrouvera la trace de certains dans les réseaux d’al-Qaïda. Les accords de Dayton, qui mirent fin, en décembre 1995, au conflit, prévoyaient le départ de ces combattants radicaux. Certains ont quitté la Bosnie pour continuer le « jihad », d’autres ont été arrêtés par la SFOR, la force de l’Otan déployée dans le pays. Mais beaucoup restèrent et obtinrent même la nationalité bosnienne.

Mais en 2007, ces combattants imprégnés de l’idéologie wahhabite, furent expulsés de Bosnie. Selon un article de Libération publié à cette époque, 1.500 anciens de l’unité El-Moudjahid s’étaient vus retirer leur nationalité. Et un demi-millier furent prier de quitter le territoire. « Nous allons expulser des personnes qui, selon les résultats de l’enquête, mettent en danger la sécurité du pays », avait alors expliqué un responsable gouvernemental.

Pour autant, Sarajevo n’en a pas fini avec le radicalisme religieux. Ainsi, le 3 septembre, la police bosnienne a arrêté 16 personnes « soupçonnées d’avoir recruté tout comme d’avoir organisé et financé le départ de ressortissants bosniens en Syrie ou en Irak, ou bien d’avoir participé elles mêmes dans les conflits en Syrie et en Irak dans les rangs de groupes et organisations terroristes radicaux étrangers (…) notamment l’État islamique », a expliqué Kristina Jozic, porte-parole de l’Agence nationale bosnienne d’investigation (Sipa).

Ces jihadistes présumés ont été arrêtés à Sarajevo, Kiseljak, Zenica (centre), Maglaj, Teslic (nord) et Buzim (nord-ouest) et une importante quantié d’armes, de munitions et d’équipements militaires ont été saisis. Parmi les personnes interpellés figure un certain Bilal Bosnic, 42 ans. Cet imam aurait publiquement, selon les médias locaux, appelés les jeunes musulmans à rejoindre l’État islamique.

En avril, la Bosnie a adopté une nouvelle loi qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison pour les jihadistes et ceux qui les recrutent.

Par ailleurs, le Kosovo n’est pas épargné par ce phénomène. Ainsi, un journaliste, Visar Duriqi, est menacé de mort par une organisation appelée la Jeunesse musulmane, qui l’a accusé d’apostasie.

Ce journaliste, spécialiste de l’extémisme religieux, a publié une série d’articles dans lesquels il décrit la façon dont sont endoctrinés les jeune gens par des islamistes radicaux avant de partir faire le jihad en Syrie et en Irak. « Si le wahhabisme n’est pas pris au sérieux au Kosovo (…), ce mouvement pourrait mettre en application son savoir faire dans l’exécution d’attentats suicide », a-t-il prévenu.

Selon Prisitina, au moins 150 Kosovars seraient partis rejoindre les rangs de l’EI en Syrie. Au moins 16 y ont été tués.

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