L’Union européenne a un nouveau Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

mogherini-20140831Réunis le 30 août à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement des 28 pays membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur les noms des successeurs de Herman van Rompuy et de Catherine Ashton, respectivement président du Conseil européen et Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité depuis 2009.

Ainsi, le premier sera remplacé par Donald Tusk, l’actuel chef du gouvernement polonais. Ce qui, en cette période marquée par les événements en Ukraine, est un signe fort adressé à Moscou, à l’heure où l’UE évoque de durcir davantage les sanctions contre la Russie. (À noter que la Pologne n’est pas membre de la zone euro…)

Quant à la baronne Catherine Ashton, elle passera le relais, en novembre, à Federica Mogherini, qui est l’actuelle ministre italienne des Affaires étrangères du gouvernement emmené par Matteo Renzi. Ce dernier a soutenu mordicus sa candidature, malgré les critiques sur son manque d’expérience (elle est âgée de 41 ans).

Après avoir étudié les sciences politiques à l’université La Sapienza de Rome puis à celle d’Aix-en-Provence (dans le cadre du dispositif Erasmus) où elle a obtenu son diplôme (une laurea en italien) en soutenant une thèse sur le rapport entre la religion et la politique dans l’islam, Federica Mogherini a entamé sa carrière politique en 1996, d’abord en adhérant au mouvement des Jeunes communistes (FGCI) puis aux Démocrates de gauche (DS), où elle s’occupera, à partir de 2001, des questions internationales.

Devenue parlementaire en 2008, elle est donc nommée, 5 ans plus tard, à la tête du ministère italien des Affaires étrangères, où elle a remplacé la très expérimentée Emma Bonino.

Sa désignation au poste de Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité n’allait pas forcément de soi. Outre son manque d’expérience, plusieurs pays de l’UE, notamment ceux ayant appartenu au bloc de l’Est pendant la période soviétique, lui reprochaient des prises de position indulgentes à l’égard de la Russie (l’Italie dépend beaucoup du gaz russe).

Depuis, l’Italie a haussé le ton contre Moscou, surtout après les informations faisant état de la présence de soldats russes aux côtés des séparatistes ukrainiens, qualifiée par Matteo Renzi « d’escalade intolérable dont les conséquences seraient très graves ».

Quoi qu’il en soit, il reviendra à Federica Mogherini de faire mieux que Catherine Ashton. Ce qui ne sera pas difficile, diront les mauvaises langues. À sa décharge, l’on peut toutefois souligner qu’en matière de défense et de politique étrangère, les États membres jouent souvent leur propre partition en fonction de leurs intérêts, quand ils ne s’appuient pas sur l’Otan. Même si il lui a été reproché de réagir avec retard aux récentes crises (printemps arabe, Libye ou encore l’Irak), la diplomate britannique a été quand même à l’oeuvre pour obtenir un accord historique entre la Serbie et le Kosovo et elle s’est impliquée dans le dialogue entre l’UE et l’Iran.

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