Un premier avion-ravitailleur KC-135 « rénové » a été livré à Istres

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En 1964, à la création des Forces aériennes stratégiques (FAS), la France reçut 12 avions-ravitailleur C-135 F, conçus par le constructeur américain Boeing. Ces appareils, dont un fut perdu en 1972 en Polynésie et qui ont été « remotorisés » depuis, sont tous mis en oeuvre par le Groupe de ravitaillement en vol (GRV) 2/91 Bretagne, installé sur la base aérienne 125 d’Istres.

Trois autres exemplaires, des KC-135R, furent acquis auprès de l’US Air Force en 1997. Or, ces derniers font actuellement l’objet d’un programme de modernisation qui vise essentiellement la remise à niveau de leur avionique, avec l’ajout d’une nouvelle interface appelée RENO GATM (Global Air Trafic Management). Les travaux s’effectuant aux États-Unis, c’est donc un équipage américain qui a livré le premier appareil modifié le 21 août dernier, à Istres. Pour l’occasion, l’avion a gardé l’inscription « armée de l’Air » et l’insigne du 2/91 Bretagne mais ses cocardes tricolores ont été recouvertes par une étoile.

L’armée de l’Air précise que les KC-135R, désormais appelés KC-135RG, seront tous dotés d’une « antenne filaire haute fréquence » et d’une « configuration permettant l’emport de palettes ». Cette modernisation vise également à disposer de « normes de navigation identiques à celles des KC-135 américains » et obtenir « une intégration plus efficace et sécurisée dans la circulation aérienne générale ».

Le premier KC-135RG va d’abord être pris en charge par les experts de l’Équipe de marque ravitaillement en vol et transport stratégique (EM RVTS), qui dépend du Centre d’expériences aériennes militaire (CEAM), et par ceux de la 31e Escadre de ravitaillement en vol et de transport stratégique bientôt formée (elle a déjà son commandant, à savoir le lieutenant-colonel Olivier Roquefeuil). Le tout en liaison avec la Direction générale de l’armement (DGA). Il s’agit ainsi de mener des vols de qualification puis une campagne d’essais pour établir les procédures d’emploi des appareils. Cette dernière commencera au dernier trimestre de cette année.

La Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 prévoit l’acquisition de deux nouveaux avions-ravitailleurs de type A330-MRTT, l’objectif étant d’en disposer 12 à terme. Cette capacité hautement stratégique (sans ravitaillement en vol, il n’y plus de composante aéroportée de la dissuasion et de projection des forces) a fait les frais des contraintes budgétaires au cours de ces dernières années.

Résultat : il devient de plus en plus compliqué de maintenir les C-135FR et KC-135 en service. Le coût de leur maintien en condition opérationnel s’élève à 55 millions d’euros par an. Selon le dernier hors-série de DSI (n°37), ils comptent chacun, en moyenne, 30.000 heures de vol (contre 20.000 pour leurs homologues américains, bientôt remplacés par le KC-46).

« Quant à leur soutien opérationnel, il nécessite toutes les 50 heures de vol, 2 heures de maintenance; Toutes les 100 heures de vol, une journée de maintenance; Toutes les 200 heures de vol, 2 jours de maintenance… La visite périodique des 400 heures, initialement prévue par le constructeur pour durer 10 jours, est désormais allongée de 5 jours supplémentaires », le tout en sachant que ces avions volent en moyenne 15 heures par semaine », peut-on y lire. Autre problème : l’approvisionnement en pièces détachées, toujours compliqué pour des avions de 50 ans.

Prises de commandement à la BA 125

Le 27 août, le colonel Thierry Garreta a officiellement pris le commandement de la BA 125. Celui du GRV 2/91 a été confié au lieutenant-Colonel Marc Alligiere tandis que le lieutenant-colonel Jean-Claude Charrier a pris celui de l’escadron de soutien technique spécialisé 15/93.

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