L’hebdomadaire Der Spiegel décrit une aviation militaire allemande dans un état lamentable

La lecture d’un article de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel au sujet de l’état de la Luftwaffe (l’armée de l’Air d’outre-Rhin) a de quoi laisser songeur… Et l’on se dit que c’est trop gros pour être vrai.

Que dit-il ce papier? Selon un rapport confidentiel que le magazine a pu consulter, seulement 8 avions de chasse Eurofighter sur les 109 exemplaires en service seraient en état de voler. Même chose pour moins de la moitié des 57 Transall C-160. Pour les hélicoptères, le taux de disponibilité est également très bas : seulement 7 CH-53 Stallion(sur 67) et 5 NH-90 (sur 33) seraient disponibles.

L’hebdomadaire explique cette situation par le manque de financement des forces armées allemandes, ce qui oblige les mécaniciens à retarder des opérations de maintenance et à « cannibaliser » des appareils afin d’en maintenir d’autres en état de vol étant donné que les pièces de rechange manquent.

S’agissant de l’Eurofighter, la Cour des comptes allemande avait pointé le dérapage des coûts de maintenance sur l’ensemble du cycle de vie de ces avions (60 milliards au lieu de 30). Cela étant, le nombre d’appareils disponibles avancé par Der Spiegel semble vraiment trop bas.

Le ministère allemand de la Défense n’a pas souhaité commenté l’article du Spiegel au prétexte qu’il y est question de données « classifiées ». Mais, officieusement, des officiers ont démenti les chiffres avancés par le magazine, en expliquant que le rapport en cause avait mal été « interprété ».

Au passage, ce dernier n’a aucune précision sur d’autres appareils militaires en service outre-Rhin, comme par exemple les 122 chasseurs-bombardiers Tornado, de conception désormais ancienne, tout comme les 35 T-38 Talon (avions école). Pourquoi ne pas les avoir donnés, quitte à noircir le tableau?

Pour rappel, le budget allemand de la Défense, tel qu’il a été présenté en mars dernier, s’élève à 32,8 milliards d’euros. Ce qui, pour Berlin, est suffisant pour assurer « un financement durable de la Bundeswehr », qui subit actuellement une importante réforme (fermeture d’emprises, professionnalisation, etc.).

Aussi, la publication de cet article vient à point nommé pour certains responsables politiques allemands qui souhaitent une hausse de l’effort de défense. « Le temps des dividendes de la paix est révolu. Pour prévenir seulement la détérioration des l’équipements, nous avons besoin du budget d’investissement de 7 milliards d’euros », a ainsi expliqué Florian Hahn, un expert de la CSU (alliée de la CDU, le parti de Mme Merkel). « Compte tenu des nouvelles menaces, nous devons nous demander si la Bundeswehr est équipée de manière adéquate », a estimé Hans-Peter Uhl, un autre spécialiste de la même formation.

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