Le président ukrainien promet 2,2 milliards d’euros pour équiper les forces armées

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Lors d’un discours prononcé lors d’un défilé militaire organisé sur la place Maïdan à Kiev, à l’occasion du 23e anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, proclamée à la chute de l’Union soviétique, le président Porochenko a promis d’investir plus de 2,2 milliards d’euros en faveur de l’équipement des forces armées ukrainiennes, lesquelles sont aux prises, depuis 4 mois, avec des séparatistes pro-russes dans l’est du pays.

« De 2015 à 2017, nous prévoyons d’allouer plus de 40 milliards de hryvnias (plus de 2,2 milliards d’euros) au réarmement », a en effet affirmé M. Porochenko. « Cela permettra de moderniser ou d’acheter avions, hélicoptères et navires de guerre (…) Ce n’est qu’un début modeste » de la renaissance de l’armée ukrainienne », a-t-il ajouté.

« Notre ennemi se préparait depuis longtemps à nous attaquer. Et nous n’étions par prêts à une telle perfidie. Deux fois en 100 ans, les élites ukrainiennes en proie à des illusions pacifistes ont sous-estimé la nécessité de renforcer la capacité au combat », a encore expliqué le président ukrainien, en faisant une allusion à la Russie.

« L’Ukraine a perdu son indépendance dans les années 1917-1920 suite à une agression venue de l’Est et maintenant nous avons commis la même erreur (…). Nous avons même renoncé volontairement aux armes nucléaires », a poursuivi M. Porochenko en référence, cette fois, au Mémorandum de Budapest, qui, signé par la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni, garantissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de sa dénucléarisation.

« Qui veut la paix doit se préparer à la guerre », a-t-il encore insisté. «  »La guerre n’est pas notre initiative, elle nous a été imposée de l’extérieur. Notre choix c’est la paix », a-t-il fait valoir.

Au vu de l’état de l’économie ukrainienne, sous perfusion du Fonds monétaire international (FMI), qui a accordé à Kiev une ligne de crédits de 17 milliards de dollars dans le cadre d’un plan international de 27 milliards, l’on voit mal comment le président Porochenko arrivera à trouver les sommes nécessaires pour rééquiper les forces ukrainiennes… À moins de considérer que « l’intendance suivra », selon le mot prêté au général de Gaulle (qu’il n’a par ailleurs jamais prononcé…).

Ce discours a été prononcé 48 heures après l’entrée d’un convoi en territoire ukrainien, venu livrer, sans l’autorisation de Kiev (mais Moscou a prétendu le contraire) 1.800 tonnes d’aide humanitaire à Lougansk, ville tenue par les séparatistes pro-russes.

À vrai dire, on ignore exactement ce que transportaient ces véhicules… Cet incident a vivement été condamné par l’Union européenne et les États-Unis. Ce qui, visiblement, ne semble guère émouvoir les autorités russes, qui ont annoncé, ce 25 août, l’envoi d’un second convoi « humanitaire ».

Par ailleurs, les combats entre forces loyalistes et séparatistes ont gagné en intensité, au lendemain de la fête de l’indépendance ukrainienne. Ainsi, le Premier ministre séparatiste de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a annoncé que les rebelles ont lancé une « contre-offensive » face aux troupes gouvernementales. Ce qui a été confirmé par Kiev, qui a affirmé avoir repoussé des contre-attaques dans les banlieues de Lougansk, de Donetsk et d’Ilovaïsk.

En outre, un porte-parole de l’armée ukrainienne a affirmé qu’une colonne d’une dizaine de chars et de deux véhicules blindés de transport de troupes, arborant des drapeaux séparatistes, avait été arrêtée dans le secteur de Marioupol, après avoir franchi la frontière depuis la Russie. La semaine passée, Kiev avait affirmé la même chose…

Quoi qu’il en soit, les combats sont âpres si l’on en juge par les chiffres communiqués par le Conseil national de défense ukrainien. Depuis le 11 août, le bilan des pertes subies par les forces gouvernementales est passé de 568 à 722 tués, c’est à dire qu’elles ont perdu 154 hommes en deux semaines.

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