Libye : Les milices islamistes à nouveau visées par des avions non identifiés à Tripoli

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Au moins 10 combattants de la milice islamiste Fajr Libya (Aube Libyenne) ont été tués, dans la nuit du 22 au 23 août lors du bombardement d’un quartier général et d’un dépôt de l’armée, récemment pris aux brigades de Zenten, proches des milieux libéraux libyens, au sud de Tripoli.

Ce nouveau raid a été mené pratiquement dans les mêmes conditions que celui effectué par des avions non identifiés cinq jours plus tôt. Visiblement, ces attaques aériennes visent à appuyer les brigades de Zenten, aux prises avec les milices islamistes depuis la mi-juillet pour garder le contrôle de l’aéroport de Tripoli.

« Nous n’avons pas encore identifié l’avion qui a mené ce raid, tout comme (nous n’avons pas identifié) ceux qui nous attaqué lundi », a affirmé Mohamed al-Ghariani, porte-parole de « Fajr Libya ».

Le premier raid aérien avait été revendiqué par l’entourage du général Khalifa Haftar, lequel a lancé, à Benghazi (est), l’opération « Dignité » contre les groupes islamistes et jihadistes implantés en Cyrénaïque. Plusieurs unités des forces aériennes libyennes ont rallié les forces de ce dernier, à l’exception de celles basées à Tripoli.

Le porte-parole du général Haftar, Muhammad al-Hijazi, a en effet expliqué à la chaîne de télévision al-Arabiya que les appareils impliqués dans le premier bombardement étaient des Sukhoï-24 « qui ont été remis en service à nouveau ». Et d’ajouter : « Les pilotes ont dit qu’ils avaient effectué des frappes efficaces qui ont conduit à la destruction des sites ciblés ».

Jusqu’à présent, la base de Binina, située dans la région de Benghazi, et donc ralliée au général Haftar, disposait de quelques MiG-23 et MiG-21. Et aucun des 15 SU-24 « Fencer » libyens n’a été vu en l’air depuis 2011, année de la révolution. Ont-ils été réparés depuis? Ou bien ont-ils été mis en oeuvre par une puissance étrangère? Dans la région, seulement deux pays en disposent : le Soudan et l’Algérie…

Toutefois, certains remettent en cause la capacité des forces du général Haftar à mener un pareil raid depuis une base aussi éloignée de Tripoli que peut l’être celle de Binina étant donné qu’elles n’ont pas de moyens de ravitaillement en vol. Sauf que l’on peut imaginer que les avions impliqués dans les bombardements des positions islamistes ont pu se ravitailler en faisant une escale sur un terrain situé entre les deux villes.

Quoi qu’il en soit, ces avions viennent bien de quelque part. La France, l’Italie et les États-Unis ont démenti une quelconque participation à ces raids. De même que l’Algérie, également citée. Mais la milice Fajr Libya a accusé l’Égypte et les Émirats arabes unis d’en être à l’orgine. Ce qu’a réfuté Le Caire, ce 24 août.

Photo : Cockpit d’un SU-24 « Fencer » – Via AirForce Technology

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