Selon le Pentagone, il faudra aussi s’attaquer à l’État islamique en Syrie

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Pour Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, l’État islamique « va au-delà de tout ce que nous avons connu » en matière de terrorisme. Aussi, a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse donnée le 21 août, « nous devons être prêts à tout », sans donner davantage de précisions.

L’EI « allie idéologie (et) sophistication de son savoir-faire militaire tactique et stratégique. Il est extrêmement bien financé », a-t-il aussi expliqué. S’agissant du mode financement de cette organisation, il y en aurait plusieurs.

D’abord, il y aurait les contributions de certaines familles des monarchies du Golfe, qui, selon Romain Caillet, expert de la mouvance jihadiste, représenteraient 5% de ses ressources. L’extorsion et les taxes imposées aux populations des territoires conquis, notamment en Syrie, rapporteraient 100 millions de dollars par an. Il y a également la contrebande de pétrole, le trafic d’objets antiques ainsi que les rançons perçues en échange d’otages. Enfin, selon le Bashar Kiki, le chef du conseil provincial de Ninive, les réserves en liquide des banques de cette région tombée aux mains de l’EI étaient d’environ 400 millions de dollars.

Quoi qu’il en soit, réduire la menace que représente l’EI n’est pas simple. Si les frappes aériennes américaines (90 au total, depuis le 8 août) ont contribué à couper « son élan » dans le nord de l’Irak, comme l’a souligné le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées, le problème reste entier. Et quand bien même les jihadistes seraient contraints à se retirer des zones conquises en territoire irakien, le problème ne sera pas réglé pour autant étant donné qu’ils disposeront d’une base de repli en Syrie.

D’où la conclusion du chef d’état-major des forces armées américaines. « Pour en venir à bout, les Etats-Unis doivent aussi s’y attaquer en Syrie », a-t-il en effet affirmé, lors aux côtés de Chuck Hagel.

Le problème est que l’on voit comment une partie de la communauté internationale pourrait s’appuyer sur le régime de Bachar el-Assad, dont elle a exigé le départ… D’où la proposition du président Hollande d’organiser une conférence sur la sécurité en Irak  afin de définir une stratégie commune contre l’État islamique.

Photo : Le général Martin Dempsey

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