Une entreprise lilloise mise en difficulté à cause de factures non payées par le ministère de la Défense

Quand on décroche un marché important, l’on peut se dire que l’avenir est assuré pendant un petit moment (cela dépend du montant du contrat). Et quand l’on traite avec une administration, c’est encore mieux : le risque d’un défaut de paiement – ce qui est toujours à craindre, surtout quand la trésorerie est à flux tendu est écarté. Du moins, en théorie…

Les dirigeants de l’entreprise lilloise « Cuivres et Bois », spécialisée dans la vente d’instruments de musique déchantent. Après avoir obtenu deux marchés auprès du ministère de la Défense, ils sont sous la pression de leur créancier, qui réclame le paiement de 199.000 euros sous huit jours. Les comptes de l’entreprise sont bloqués et les facilités de caisse supprimées.

Tout a commencé en 2010, après un premier contrat obtenu auprès de la Musique de l’Air de Paris, d’un montant de 70.000 euros. « C’était 25 % de notre chiffre annuel. (…) On avait des papiers au logo de Marianne, ça donnait une crédibilité », se rappelle Frédéric Langlet, l’un des associés, dans les colonnes de La Voix du Nord. Seulement, le réglement de la facture mettra 9 mois à arriver. À l’époque, il faut dire que la mise en place du système de paiement Chorus se faisait non sans mal. Ceci expliquant cela…

Environ un an plus tard, « Cuivres et Bois » décroche un second contrat auprès du ministère de la Défense. Et il est de taille puisqu’il est question d’une commande de plusieurs centaines de milliers d’euros. Seulement, bis repetita. Selon le site Mediapart, qui a évoqué cette affaire, les livraisons tardent à être payées et les factures s’accumulent.

Si les dysfonctionnements de Chorus ont été pointés du doigt dans un premier temps, les explications données par la suite évoquent des instruments non conformes ou de mauvaise qualité, voire des livraisons incomplètes par rapport à ce qui avait été commandé.

« Le client doit vérifier la quantité reçue le jour de la livraison, puis a un délai de sept jours pour signaler un problème sur la qualité du matériel. Ces délais-là, l’armée ne les respecte jamais », explique Pierre Vicogne, un dirigeant de Cuivres et Bois. Et pour les associés, ce type de litiges s’est multiplié, « souvent sans preuves ». « On en envoie tous les jours, on n’a jamais de problèmes. Jusqu’à Tahiti! », se défend M. Langlet.

Au final, le ministère de la Défense aurait 370.000 euros d’impayés auprès du négociant, qui, étant désormais menacé par son créancier, réclame ce qui lui est dû.

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