Londres exclut d’intervenir militairement en Irak

Contrairement à la France, le Royaume-Uni s’était fortement impliqué aux côtés des États-Unis lors du lancement de l’opération Iraqi Freedom, lancée en mars 2003. Et le retrait des militaires britanniques du pays (alors au nombre de 4.000) avait eu lieu un peu plus de 6 ans plus tard.

Si le président Obama a autorisé le Pentagone a effectuer des frappes aériennes sur les positions tenues par les jihadistes de l’État islamique afin d’arrêter la progression de ces derniers dans le nord de l’Irak et les empêcher de s’en prendre aux minorités religieuses qui ont pris le chemin de l’exode, il n’est pas question pour Londres d’en faire autant.

« Nous n’envisageons pas à l’heure actuelle de prendre part aux combats », a ainsi dit et répété Philip Hammond, le ministre britannique des Affaires étrangères, à l’issue d’une réunion d’urgence dédiée à la situation en Irak, ce 11 août. « Il y a un désastre humanitaire potentiel à grande échelle et il nous incombe, ainsi qu’à tous ceux qui en ont la capacité, de voir ce que nous pouvons faire pour apporter tout le soutien humanitaire possible et pour essayer de trouver un moyen de mettre ces gens en sécurité », a-t-il expliqué, en faisant référence aux réfugiés, dont le nombre est estimé à 200.000.

Une position réaffirmée par le Premier ministre David Cameron. « Nous avons été très clairs sur le fait que les troupes britanniques ne retourneront pas combattre en Irak et il n’y a aucune discussion en cours quant à une éventuelle participation aux frappes aériennes américaines », a fait valoir un porte-parole du 10 Downing Street.

Quant à la perspective de livrer des armes aux combattants kurdes (les Peshmergas) qui sont en première ligne face aux jihadistes, le porte-parole a donné dans la langue de bois. « Nous estimons qu’il est important que les forces irakiennes, y compris kurdes, soient en mesure de répondre à l’EI et de juguler cette crise », a-t-il répondu. Et d’ajouter : « Nous allons nous pencher sur les options qui puissent le permettre. Mais il n’y a pas encore eu de véritable discussion à ce sujet et certainement aucune décision ».

Pour le moment, donc, l’action britannique en Irak n’est qu’humanitaire. Dans la nuit du 9 au 10 août, 2 avions de transport C-130 Hercules de la Royal Air Force ont décollé de Brize Norton avec du matériel de première urgence. Un premier parachutage a été effectué dans la foulée… Mais le second, qui était prévu ce jour, n’a pas pu avoir lieu pour des raisons de sécurité.

« La priorité va à la sécurité de la communauté Yazidi. Vu le nombre de personnes sur les zones de largage ce matin, l’équipage a pris la décision responsable de ne pas procéder aux parachutages afin de ne pas mettre en danger la vie des personnes sur le site », a expliqué la RAF. « Nous allons procéder dès que possible à de nouveaux parachutages de vivres et de matériel de survie », a-t-elle assuré, laissant entendre qu’une autre mission serait planifiée dans les 24 prochaines heures.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]