Sangaris : Échanges de tirs dans le quartier de Boy-Rabe, à Bangui

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Dans son dernier point de situation concernant l’opération Sangaris, en Centrafrique, l’État-major des armées (EMA) a souligné que la situation avait été calme à Bangui, au cours de la semaine passée. Cette dernière a été « marquée par des opérations de fouille de lieux susceptibles d’abriter des caches d’armes, en coopération étroite avec la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) et l’UPC centrafricaine (unité de police constituée) », lesquelles ont permis de saisir « plusieurs armes et munitions ».

Seulement, la capitale centrafricaine est parfois le théâtre de soudaines poussées de violence, comme cela a été le cas lors ces dernières heures. Ainsi, des échanges de tirs ont eu lieu dans la nuit du 8 au 9 août dans le nord du quartier de Boy-Rabe.

« Depuis hier soir, ils se livrent à des attaques ciblées arme à la main. Les habitants n’osent même pas sortir. Il faut seulement profiter d’une accalmie pour quitter la zone. En tentant de fuir, certains habitants ont été blessés dans des tirs croisés », a expliqué une habitante du quartier, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. Selon elle, il s’agirait de combats entre milices anti-balaka, qui étaient montées en puissance contre les combattants de la coalition de la Séléka pour répondre à leurs exactions commises contre les populations chrétiennes.

Ces milices anti-balaka n’ont pas de commandement unifié et agissent dans le désordre. Toutefois, le clan de l’ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la Séléka, cherche à avoir la mainmise sur elles. D’où, sans doute, l’explication de ces combats. À moins qu’il ne s’agisse de règlements de compte entre faction rivale…

C’est d’ailleurs ce que suggère un officier de la MISCA. « Il y a une situation de tension qui couve dans le quartier Boy-rabe où on déplore déjà deux morts. (…) Ils ont été tués dans des conditions qui s’apparentent à des règlements de comptes » parmi les anti-balaka, a-t-il confié à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat.

Des éléments de la force Sangaris ont été déployés aux entrées de Boy Rabe. « Nous veillons aussi pour circonscrire la situation afin que cela ne s’étende pas à d’autres quartiers », a expliqué cet officier de la MISCA.

Formé notamment par le 16e Bataillon de Chasseurs et le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA), le Groupement tactique interarmes (GTIA) Acier est notamment chargé d’assurer la sécurité à Bangui, où les groupes armés ne cessent de chercher à s’y implanter de nouveau.

Au total, 2.250 militaires français sont présents en Centrafrique, dont 2.000 au titre de l’opération Sangaris et 250 autres dans le cadre de l’EUFOR RCA, la force de l’Union européenne mise sur pied non sans mal au printemps dernier.

Photo : Un démineur du GTIA Acier appartenant au 31e Régiment du Génie (c) ECPAD

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