Mali : Iyad Ag Ghali, le chef des jihadistes d’Ansar-Dine, refait surface

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Chef du groupe jihadiste Ansar Dine (ou Ansar Eddine), Iyad Ag Ghali s’est fait très discret depuis le lancement, en janvier 2013, de l’opération militaire française Serval, visant libérer le Nord du Mali, qui était alors sous sa coupe ainsi que sous celle de ses alliés d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Le mouvement de ses combattants vers Konna, quelques heures plus tôt, avaient décidé les autorités françaises à intervenir militairement, à la demande du président malien par intérim.

Sentant le vent tourner, une partie de ses troupes firent défection (du moins en apparence) pour former le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) à Kidal, le bastion de la rébellion touareg, dont il fut une figure incontournable dans les années 1990. Ancien de la Légion verte du colonel Kadhafi, décrit comme un ancien « noceur », Iyad Ag Ghali s’était radicalisé sous l’influence de prédicateurs pakistanais du Jamaat al-Tabligh. En 2012, les services algériens miseront sur lui pour tenter de régler la situation dans le Nord du Mali. Mauvais choix…

S’il n’a pas été vu depuis janvier 2013, le chef d’Ansar Dine a cependant fait parler de lui. Il en a effet été dit qu’il a joué un rôle dans la libération des otages français détenus par AQMI, qu’il aurait demandé l’asile en Mauritanie (ce qui est peu probable) ou encore qu’il s’était réfugié en Algérie. En tout cas, ce High Value Target  (HVT), pour parler le jargon, a réussi, jusqu’à présent, à échapper aux militaires français…

Alors que Serval vient de se terminer et que Barkhane a pris le relais en étant ses opérations à la bande sahélo-saharienne (BSS), Iyad Ag Ghali est réapparu comme par enchantement dans une vidéo mise en ligne le 29 juillet dernier sur les réseaux jihadistes.

Portant la barbe (mais pas la moustache), affublé d’un turban, fusil d’assaut posé dans un coin, Iyad Ag Ghali apparaît dans cette vidéo de 24 minutes, entrecoupée de séquences, dont l’une montre des tirs de roquettes, vraisemblablement vers des positions françaises. Comme le souligne RFI, il ne mentionne pas AQMI dans ses propos. Et le logo d’al-Andalus, le réseau médiatique de l’ex-GSPC n’apparaît pas sur les images. En revanche, il n’a pas manqué d’envoyer ses « salutations » à d’autres jihadistes, dont ceux de l’État islamique (le Sham, le Levant). Or, l’on sait  que cette organisation est en froid avec al-Qaïda « canal historique », dont le chef est Ayman al-Zawahiri, qui a succédé à Ben Laden en 2011.

Visiblement, Iyad Ag Ghali entend relancer Ansar Dine. « Nous allons nous débarrasser des croisés, la France en tête », a-t-il menacé, en accusant Paris de vouloir coloniser le Mali et ses voisins pour s’emparer de leurs ressources naturelles (uranium, or, cuivre, etc…). Au passage, on entend le même argument dans certains milieux politiques extrémistes… « Notre objectif est de mettre en place la charia dans la région », a-t-il encore avancé.

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