Paris promet de livrer rapidement les équipements militaires attendus par le Liban

Beyrouth s’impatiente. Fin décembre 2013, l’Arabie Saoudite avait pris l’engagement de financer l’armée libanaise à hauteur de 3 milliards de dollars afin de lui permettre d’acquérir des équipements militaires français. Et, depuis, aucune livraison n’a été faite, alors que le Liban subit le contrecoup de la guerre civile en Syrie. Apparemment, les discussions sur les besoins et les matériels requis tardent à aboutir alors que la situation se dégrade.

Ainsi, le 2 août, 16 soldats libanais ont été tués et 22 autres ont été portés disparus (comme d’ailleurs 20 policiers) après l’attaque de la localité d’Ersaal par des hommes armés supposés appartenir au Front al-Nosra, une organisation jihadiste proche d’al-Qaïda mais concurrente de l’État islamique, qui a établi un « califat » à cheval entre l’Irak et la Syrie.

En outre, le Liban accueille sur son sol des réfugiés ayant fui le conflit syrienne. Pour compliquer le tout, le Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par l’Iran, est impliquée en Syrie, où elle combat aux côtés des forces du président Bachar el-Assad. Cela n’est pas sans causer des tensions, notamment dans la région de Tripoli (nord du pays), où 7 soldats libanais ont été blessés par des hommes armés à Bab Al-Tebbaneh, un fief islamiste.

Aussi, le chef d’état-major de l’armée libanaise, le général Jean Kahwahji, a fait part de son impatience devant le retard des livraisons promises d’équipements militaires, en insistant sur la situation « dangereuse » dans laquelle se trouve son pays.

« Nous avons besoin, dans la bataille actuelle, d’équipements, de matériel et de technologies », a-t-il ainsi déclaré lors d’un entretien accordé le 4 août à l’AFP. « Il est nécessaire d’accélérer la fourniture d’aides militaires à travers la finalisation des listes des armes demandées à la France dans le cadre de l’accord de financement saoudien et de la conférence de Rome », a-t-il insisté. Car pour le général Kahwahji, « la bataille que mène l’armée dans les collines d’Aarsal n’est qu’un épisode dans la série de confrontations contre le terrorisme ».

L’ex-président libanais, Michel Sleimane, a quant à lui indiqué que le roi saoudien Abdallah souhaitait « voir accélérer l’application de l’aide exceptionnelle » à l’armée libanaise.

Et, ce 6 août, l’ex-Premier ministre Saad Hariri a affirmé avoi été informé par le roi Abdallah « de sa généreuse décision de fournir à l’armée libanaise et à la [force] nationale de sécurité un milliard de dollars pour renforcer ses capacités afin de préserver la sécurité du Liban ». « Nous avons reçu cette aide », a-t-il ajouté, depuis Jeddah (Arabie Saoudite).

Face à l’impatience de l’armée libanaise, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, a assuré, le 5 août,  que la France est « en contact étroit avec » ses « partenaires  pour répondre rapidement aux besoins du Liban ».

Et d’ajouter : « La France est pleinement engagée dans l’appui à l’armée libanaise, pilier de la stabilité et de l’unité du Liban », en rappelant qu’elle « a été à l’initiative du Groupe international de soutien au Liban, dont l’un des trois volets porte sur le renforcement des capacités militaires du Liban ».

Parmi les équipements que souhaitent l’armée libanaise, il y aurait des hélicoptères Gazelle et Caracal, des missiles HOT, des véhicules blindés légers (VBL) ainsi que des Petits véhicules protégés (PVP). En mars, le quotidien Les Échos assurait qu’il était aussi question de 4 patrouilleurs de type Adroit.

Par le passé, beaucoup a été promis aux militaires libanais. La Russie avait même un temps envisagé de leur céder des avions de combat MiG-29. Un projet de leur donner 10 appareils OV-10 Bronco avait aussi été avancé, avant de tomber dans l’oubli. Cela étant, les États-Unis ont toutefois fourni des blindés M113 et quelques hélicoptères d’occasion. Même chose pour la France, qui a déjà livré des gilets pare-balles, du matériel de déminage et, en toute discrétion, 20 missiles HOT.

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