L’Otan préoccupée par un nouveau renforcement des moyens militaires russes près de l’Ukraine

Les autorités de Kiev ont reconnu que 18 soldats ukrainiens ont été tués au cours des dernières 24 heures lors de combats contre les séparatistes pro-russes dans l’est du pays. En revanche, elles ont démenti les affirmations de la mairie de Donetsk selon lesquelles elles auraient ordonné une frappe aérienne sur la ville, qui reste l’un des bastions tenus par les insurgés.

Cette frappe présumée n’a pas fait de victimes, a toutefois indiqué la mairie de Donetsk. Mais elle a « laissé un trou de 4 mètres de diamètre et de 1,5 m de profondeur sur la route », a-t-elle précisé.

Quoi qu’il en soit, les combats restent intenses dans l’est de l’Ukraine. La tactique des forces loyalistes est d’encercler les fiefs des insurgés (Donetsk,  Louhansk et Gorlivka) afin de leur interdire toute possibilité de ravitaillement. Du moins, il s’agit surtout de les couper de la frontière russe, par où transiteraient, selon Kiev et les capitales occidentales, armes et combattants.

À Moscou, l’on accuse les forces urkrainiennes d’avoir fait usage de bombes au phosphore sur la population civile. Le comité d’enquête russe « obtenu des preuves irréfutables de l’usage de cette arme par les forces armées ukrainiennes, les bombes ne visant que la population civile, car aucun site militaire ne se trouvait dans la zone des bombardements », a ainsi affirmé le général Vladimir Markine, dont les propos ont été rapportés par Ria Novosti.

Le 5 août, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence, à la demande de la Russie, afin d’adopter des mesures humanitaires pour l’est de l’Ukraine, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, ayant qualifié de « désastreuse » la situation à Donetsk et à Lougansk. Seulement, les Occidentaux ont fait valoir que Moscou y avait sa part de responsabilité…

Ce qu’a réaffirmé l’Otan, ce 6 août. « Toute détérioration de la situation humanitaire dans les zones tenues par les séparatistes est due à la poursuite de la déstabilisation de l’Ukraine par la Russie », a ainsi estimé Oana Lungescu,  la porte-parole de l’Alliance atlantique.

Et d’avancer que Moscou a massé près de sa frontière avec l’Ukraine environ 20.000 hommes « prêts au combat », soit 8.000 de plus par rapport à la mi-juillet mais deux fois mois que les estimations de Kiev (qui ont parlé de 45.000 soldats et d’une centaine d’avions).

Ce « renforcement militaire russe aggrave encore la situation et sape les efforts destinés à parvenir à une solution diplomatique à la crise. C’est une situation dangereuse », a estimé Mme Lungescu, qui a dit craindre que la Russie use du « prétexte d’une mission humanitaire ou de maintien de la paix pour envoyer des soldats dans l’est de l’Ukraine ».

« Nous continuons d’exhorter la Russie à retirer toutes ses forces militaires à la frontière avec l’Ukraine, d’arrêter le flux d’armes et de combattants à travers la frontière et à exercer son influence sur les séparatistes armés pour qu’ils déposent les armes et renoncent à la violence », a-t-elle encore ajouté.

« Les informations que je reçois depuis une douzaine d’heures nous permettent d’estimer que la menace d’une intervention directe russe est certainement plus importante qu’il y a encore quelques jours », a aussi affirmé Donald Tusk, le Premier ministre polonais.

Mais à Moscou, le porte-parole du ministère russe de la Défense a démenti en bloc. « Je voudrais expliquer aux responsables du Pentagone et de l’Otan que des mouvement de plusieurs milliers d’hommes et d’équipements ne sont pas possibles en un temps aussi court, sans compter que les observateurs de l’OSCE qui travaillent dans la zone l’auraient immédiatement remarqué », a-t-il dit. L’avenir dira si l’on a eu tort de surestimer l’armée russe…

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