Centrafrique : Les forces françaises violemment prises à partie dans la région de Batangafo

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La semaine dernière, des affrontements ont opposé des combattants de la coalition Séléka à des miliciens anti-balaka dans les environs de la ville de Batangafo, située dans le nord-ouest de la Centrafrique. Et cela, malgré l’accord d’arrêt des hostilités signé à Brazzaville, le 23 juillet.

Déployée dans le pays depuis le 5 décembre 2013, la force Sangaris a envoyé sur place une mission de reconnaissance. À peine arrivée, la colonne française a été violemment prise à partie par des hommes armés.

« Ce matin (4 août), alors qu’elle était engagée dans une mission de reconnaissance, la force Sangaris a été violemment prise à partie par un groupe d’une centaine de combattants lourdement armés dans la région de Batangafo », a expliqué, rapporte Reuters, l’État-major des armées (EMA).

La colonne française a été attaquée alors qu’elle se trouvait au sud de la ville. Signe de la violence des combats, des avions Rafafe, venus de N’Djamena, ainsi que des hélicoptères de la force Sangaris sont intervenus pour appuyer la riposte. Aucune perte n’est à déplorer côté français.

Les assaillants appartiennent vraisemblablement à l’ex-Séléka. En effet, le colonel Adam Ali, l’un des chefs de la coalition à Batangafo a accusé, selon RFI, les militaires français d’avoir ouvert le feu les premiers sur une dizaine de combattants venus les accueillir et appuyé des miliciens anti-balaka. Ce qui n’est pas crédible, dans la mesure où la force Sangaris ne prend pas parti pour l’un ou l’autre camp (c’est dans son mandat).

Ces combats rappellent ceux de Boguila, en mai dernier, au cours desquels une position française fut attaquée par des éléments appartenant probablement à la Séléka. Là aussi, il avait fallu un appui aérien pour repousser les assaillants.

Quoi qu’il en soit, l’accord arraché avec difficulté à Brazzaville a du plomb dans l’aile… Le 2 août, l’état-major de la Séléka, installé à Bambari (centre) a fait savoir qu’il ne le reconnaissait pas. Son chef, le général Joseph Zoundéko a expliqué que « personne n’avait été mandaté pour apposer une signature au bas de l’accord de cessation des hostilités au nom de la Séléka ». Et d’affirmer que « tout acte posé dans ce sens à Brazzaville n’engage que leurs auteurs ».

Quant aux miliciens anti-balaka, même si le clan de l’ex-président Bozizé cherche à avoir la main-mise sur eux, ils ne disposent pas de commandement centralisé et agissent par conséquent en ordre dispersé

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