Le laboratoire européen d’exploitation d’IED de Kaboul a cessé ses activités

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Ancien chef militaire du mouvement taleb, le mollah Baradar, arrêté en 2010 au Pakistan pour des raisons obscures, avait appelé à planter des « fleurs » le long des routes afghanes. Mais il ne fallait pas y voir la moindre poésie.. Car pour l’ancien lieutenant du mollah Omar, ces « fleurs » étaient des engins explosifs improvisés (IED, pour Improvised Explosive Device).

Ces mines ou bombes artisanales ont été – et sont encore – la cause principale des pertes subies par les troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan. Et que ce soit en Irak (ou leur usage a été aussi intensif) ou au Mali, les groupes jihadistes en font l’une de leurs armes privilégiées.

Pour faire face à cette menace, de nouveaux véhicules ont été développés (comme les MRAP, pour Mine Resistant Ambush Protected), de même que des brouilleurs électronique censés neutraliser les IED radiocommandés. Et des laboratoires pour étudier ces bombes artisanales ont été mis sur pied.

Analyser des IED, en ayant recours à la chimie, à la biochimie, à la biométrie (recherches d’empreintes) ou encore à l’électronique permet d’obtenir une multitudes de renseignements qui feront ensuite l’objet de fiches RETEX (retour d’expériences). Il s’agit également de déterminer comment la bombe artisanale a été conçue, ce qui permet éventuellement d’identifier le réseau qui l’a posée, chaque artificier ayant sa signature. En outre, grâce aux composants retrouvés sur un engin (matière explosive, carte SIM, etc…), il est aussi possible de remonter la filière.

En Afghanistan, la Task Force Paladin a été créée au sein de l’ISAF pour justement étudier ces IED, via 6 laboratoires spécialisés, dont un installé à Kaboul en 2011, financé par l’Agence européenne de défense (AED) à hauteur d’un million d’euros et avec la France pour nation cadre.

D’abord implanté au camp de Warehouse avant d’être relocalisé sur l’aéroport international de Kaboul (KIA), ce laboratoire appelé MNTEL (Multi National Theater Exploitation Laboratory), vient de cesser ses activités. Avant sa fermeture, il comptait une quinzaine d’experts militaires (dont 5 français), issus de 9 pays (Autriche, Espagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suède).

Depuis le 1er juillet, l’évaluation des composants d’IED est désormais du ressort de l’équipe française EOD (Explosive Ordnance Disposal) installée à KAIA. Quant à leur exploitation technique, elle est effectuée à Bagram, où ils sont transférés par voie aérienne. Actuellement, il reste encore 250 militaires français déployés en Afghanistan et au Tadjikistan. Et ils le resteront jusqu’à la fin de la mission de l’ISAF, prévue à fin de l’année 2014.

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