Vers une coopération franco-japonaise dans le domaine des drones

Sur le plan militaire, les relations franco-japonaises sont au beau fixe. On a pu le mesurer lors d’une visite officielle du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian à Tokyo, où il a discuté avec son homologue nippon, Itsunori Onodera. En janvier dernier, les deux hommes s’étaient déjà rencontrés à Paris, dans le cadre du partenariat dit « 2+2 » (c’est à dire qu’il réunit aussi les chefs de la diplomatie des deux pays).

Depuis, l’interdiction d’exporter des équipements militaires que le Japon s’était imposé a été levée et Tokyo envisage de revoir l’article 9  de sa Constitution pacifiste afin de permettre à ses troupes de participer à des opérations extérieures dans le cadre d’un concept « d’auto-défense collective ». Ces évolutions ouvrent la voie à des coopérations, notamment au niveau de l’industrie de l’armement.

Des projets ont ainsi été lancés, comme celui visant à conclure un partenariat avec le Royaume-Uni au sujet du missile air-air Meteor, en cours de développement chez MBDA. Avec la France, il est donc question d’aller encore plus loin.

Les deux ministres ont en effet signé une déclaration d’intention relative à la coopération et aux échanges de défense, ce qui devrait aboutir, avant la fin de cette année, à une accord intergouvernemental qui constituera « la base juridique et technique » de ce partenariat.

« Cet accord devrait permettre une gestion appropriée du transfert d’équipements de défense, dans le cadre de projets concrets de coopération, notamment en matière de systèmes de drones, identifiés comme sujets d’intérêts communs par le comité sur la coopération en matière d’équipements de défense entre le Japon et la France, mis en place en janvier 2014 », explique un communiqué conjoint, diffusé le 29 juillet.

« ll y a des besoins communs et nous sommes prêts à partager nos compétences », a fait valoir M. Le Drian. « La France semble intéressée par le développement de la robotique militaire ainsi que par les systèmes pilotés à distance comme les drones sous-marins », a expliqué M. Onodera.

Le communiqué conjoint précise que « compte tenu des progrès réalisés ces dernières années entre les deux pays en matière de coopération et d’échanges de défense, les deux ministres ont également signé une déclaration d’intention relative à la coopération et aux échanges de défense ».

Sur le plan opérationnel, il est question d’une « coordination accrue entre les forces françaises et japonaises présentes en République de Djibouti » ainsi que la participation japonaises à des exercices d’aide humanitaire et l’échange d’informations, en particulier sur « l’analyse de la menace et des risques dans les zones où les deux pays ont des intérêts communs ».

La vente de deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) à la Russie a également été abordée. On le sait, la livraison de ces navires préoccupe Tokyo en raison de son différend avec Moscou au sujet des îles Kouriles.

« Profonde inquiétude cela signifie que nous voulons qu’ils [les Français] suspendent le contrat », a expliqué le ministre japonais. Si M. Le Drian a dit comprendre les préoccupations nippones, il a fait valoir que « la Russie avait déjà payé ».

« J’ai dit aux Japonais que (…) face à l’agression russe en Ukraine, la réponse devait être d’une très grande fermeté, mais qu’en ce qui concerne la France, elle devait être collective au sein de l’Union Européenne », a expliqué M. Le Drian.

Quant aux sanctions prévues par l’UE à l’égard de Moscou, il a estimé qu’elles « doivent toucher là où ça entraine des interrogations et des remises en cause pour la Russie » car la « réponse (…) doit être cohérente et globale et porter là où ça fait mal ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]