Washington accuse Moscou d’avoir enfreint le Traité sur les forces nucléaires portée intermédiaires

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En 1987, le président américain, Ronald Reagan, et son homologue soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, signaient le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Ce document, ratifié l’année suivante, oblige les États-Unis et, désormais, à la Russie, « à détruire, trois ans au plus tard après l’entrée en vigueur du Traité, tous leurs missiles balistiques et de croisière lancés à partir du sol ayant une portée comprise entre 500 et 1.000 kilomètres et ceux dont la portée est comprise entre 1.000 et 5.500 kilomètres ». Et, bien évidemment, il est interdit d’en développer de nouveaux.

En janvier dernier, le New York Times révéla que les autorités américaines disposaient d’éléments laissant à penser que la Russie avait procédé, depuis au moins 2008, à des essais d’un missile de croisière dont les caractéristiques correspondaient aux catégories interdites par le traité FNI.

Ce que le département d’État confirma peu après, en précisant que Washington et Moscou discutaient de cette affaire depuis « plusieurs mois » et qu’il y avait, côté américain, un « réexamen pour déterminer s’il y avait eu violation » du texte et en en affirmant qu’il n’était pas question de « spéculer ou de préjuger du résultat ». Et le ministre russe des Affaires étrangères, Segueï Lavrov, toujours très prompt à réagir, n’avait pas souhaité faire de commentaires.

Si, à l’époque, les autorités américaines se montrèrent prudentes sur ce dossier, elles ont visiblement décidé de hausser le ton. Et cela, alors que leurs homologues russes sont accusés d’apporter un appui aux séparatistes ukrainiens et d’avoir une responsabilité dans l’affaire du B-777 de la Malaysia Airlines abattu le 17 juillet dernier.

Ainsi, toujours selon le New York Times, citant des responsables américains, le président Obama a envoyé, le 28 juillet, à Vladimir Poutine une lettre dans laquelle il demande à ce que la Russie respecte le traité FNI et qu’elle fournisse les preuve d’avoir détruit les missiles interdits par le texte.

Cela étant, aucune précision n’a été donnée au sujet de ce missile russe. Il se pourrait qu’il s’agisse d’une variante de l’Iskander, en l’occurrence le R-500 Iskrander-K (K pour Krylataya) ou bien du RS-26 Rubezh. L’on devrait sans doute en savoir davantage lors d’un rapport du département d’État qui sera publié sous peu. « Les Etats-Unis ont déterminé que la Fédération de Russie était en violation des obligations contenues dans le traité FNI », va affimer ce document, selon le New York Times.

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