Mali : 170 militaires de la force Barkhane protègent les lieux où le vol AH-5017 s’est écrasé

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L’on ignore encore quelles ont été les raisons qui ont provoqué l’accident de l’avion MD-83 qui assurait, dans la nuit du 23 au 24 juillet, la liaison entre Ouagadougou et Alger avec 118 personnes à bord, dont 54 ressortissants français. L’appareil s’est écrasé dans la région de Gossi (nord du Mali) après 50 minutes de vol, en n’ayant donc pas consommé tout son kérozène… Ce qui explique très probablement l’état de l’épave retrouvée par la suite.

« Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l’enquête. Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact soit perdu », a indiqué, le 28 juillet, lors d’une conférence de presse, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.

Bien que le MD-83 ait appartenu à une compagnie espagnole (Swiftair), laquelle l’avais mis à la disposition d’Air Algérie pour assurer le vol AH-5017, c’est la France qui est à l’initiative dans l’enquête ouverte pour déterminer les causes de l’accident. Les deux boîtes noires de l’appareil ont ainsi été envoyées à Paris afin d’y être analysées par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). Leur exploitation pourrait prendre « peut-être plusieurs semaines », selon Frédéric Cuvillier le secrétaire d’État aux Transport, qui s’est exprimé lors de la même conférence de presse.

Présent également, le général de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), a fait le point sur les moyens militaires français engagés sur le site où le MD-83 s’est écrasé. Si la zone est question, située à 80 km de Gossi, localité elle même distante de 150 km par rapport à la ville de Gao, n’est pas connue pour abriter des groupes terroristes, il n’en reste pas moins qu’elle est cependant connue pour être une zone d’insécurité ».

Des militaires de l’opération Barkhane ont été rapidement présents sur la zone où l’avion est tombé. C’est ce qui a d’ailleurs permis, a relevé le général de Villiers, de récupérer « très vite » les deux boîtes noires de l’appareil. Par la suite, le dispositif français au Mali a été sollicité pour acheminer sur les lieux, par hélicoptères, les spécialistes du BEA avec leur matériel. Ces derniers étaient partis quelques heures plus tôt de la base de Villacoublay.

Actuellement, et d’après les informations données par le CEMA, 170 militaires français, ainsi que des éléments des forces armées maliennes (FAMa) et des casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA) protègent le site afin de « préserver l’intégrité de la zone de l’accident » et « d’assurer la sécurité des enquêteurs ». Au total, 330 soldats sont présents sur les lieux.

En outre, « nos soutiennent les opérations d’enquêtes et de recherche des dépouilles », a expliqué le général de Villiers. À cette fois, une base logistique avancée a été mise en place à Gossi, de même que des moyens de commandement et de vie sur les lieux même de l’accident. « Nous assurons le soutien logistique des enquêteurs français, ainsi que de leurs confrères maliens, algériens et espagnols », a-t-il affirmé. En clair, il s’agit de permettre le ravitaillement en vivres, eau et carburants, le tout dans des conditions climatiques éprouvantes.

Ainsi, le 28 juillet, un convoi logistique a été envoyé dans le secteur avec 30 militaires de plus pour « apporter les compléments indispensables », c’est à dire du « matériel de vie en campagne, 2.500 rations de combat, 23.000 litres d’eau, des moyens de transmission, un engin du génie de type tractopelle et des moyens frigorifiques ».

« Parce qu’ils sont parfois confrontés à la disparition brutale de leurs camarades militaires, les soldats français mesurent pleinement la douleur et les attentes des familles de victimes. Ils sont totalement investis dans cette mission avec détermination et dévouement », a conclu le général de Villiers.

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