Décès du lieutenant-colonel Jean-Claude Marmier, figure historique du Groupe Militaire de Haute Montagne

marmier-201407254Depuis près de 40 ans, le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) enchaîne les exploits alpins partout dans le monde. Ainsi, en 2011, il effectua la traversée de la Cordillère de Darwin (extrême-sud du Chili), d’ouest en est, en autonomie totale alors que cette région, soumise à de rudes conditions climatiques, n’avait jamais été explorée auparavant, malgré maintes tentatives.

Mais le GMHM ne serait pas ce qu’il est devenu sans le lieutenant-colonel Jean-Claude Marmier. Quand, en 1975, le général Laurens, commandant la 27e Division d’Infanterie Alpine eut l’idée de créer un groupe d’alpinistes d’élites « capables de rivaliser avec les meilleurs dans le but de réaliser de grandes ascensions sur les massifs du monde entier », il se tourna vers le lieutenant-colonel Marmier, qui, à l’époque, était encore capitaine.

Ce passionné de montagne, alors affecté au 159e Régiment d’Infanterie Alpine de Briançon, s’était alors fait déjà un nom dans le milieu, avec l’ouverture de la voie des Plaques de glace, dans le massif des Écrains et l’ascension hivernale de l’éperon Croz des Grandes Jorasses ainsi que celle de la face nord de la Meije.

Dans le cadre de sa nouvelle mission, cet officier passé par Saint-Cyr concocta un programme de sélection très difficile, au point que, selon l’historique du GMHM, certains candidats « ne poseront pas leurs valises et feront demi-tour ». Finalement, à l’issue d’une ultime épreuve, le groupe comptera seulement 10 membres. Dès lors, l’objectif est d’en faire des « alpinistes polyvalents et performants dans tous les domaines » afin de pouvoir envisager ensuite de partir pour des expéditions lointaines.

En 1978, le GMHM ira ainsi dans le massif de l’Apostolens, au Groenland. Trois ans plus tard, toujours sous les ordres du capitaine Marmier, il tentera l’ascension de l’Everest par son versant tibétain… Ce sera un échec qui, fort heureusement, n’aura pas porté mauvais présage. Car depuis, les expéditions s’enchaînent et le groupe connaît de nombreux succès et de premières mondiales. Comme celle dans la Cordillère de Darwin.

Toutefois, Jean-Claude Marmier laissera le commandement du GMHM en 1986,  puis l’Ecole militaire de haute montagne un an plus tard et quittera l’armée avec les galons de lieutenant-colonel. Il ne quitta pas pour autant le monde de la montagne une fois revenu à la vie civile. Il sera en effet Président de la Fédération de Montagne et d’Escalade et le créateur du prix « Le Piolet d’or », qui récompense les performances alpines les plus remarquables.

Malheureusement, le lieutenant-colonel Marmier s’est éteint à l’âge de 71 ans le 24 juillet, victime d’un malaise lors d’une course en montagne. « Jean-Claude Marmier a su à travers les années laisser une empreinte indélébile de courage, d’abnégation et d’enthousiasme, grâce à laquelle le GMHM est aujourd’hui le fleuron de l’alpinisme militaire français, internationalement reconnu », a commenté le général Benoît Houssay, commandant la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne.

« Durant 10 années, la forte personnalité, l’autorité et le franc-parler de ce meneur d’homme charismatique ont façonné les bases de ce qu’est toujours le Groupe. Pour tous ses membres, il a été un exemple par la force morale qu’il dégageait, son abnégation devant la difficulté et son enthousiasme à sans cesse chercher les limites. Le Groupe militaire de haute montagne vient de perdre (…) un père et un chef emblématique! », a écrit le GMHM sur son site Internet.

Photo : Le LCL Jean-Claude MARMIER (c) GMHM

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