Un accord de « fin des hostilités » en Centrafrique a été signé à Brazzaville

Un accord de cessez-le-feu a été conclu, le 23 juillet au soir, par une quarantaine de représentants centrafricains et étrangers à l’issue de négociations difficiles menées dans le cadre du forum de Brazzaville pour la paix en Centrafrique.

Les deux premiers à signer le document ont été Mohamed Moussa Dhaffane, au nom de l’ex-rebéllion Séléka, qui renversa le président François Bozizé en mars 2013 et qui fut à l’origine d’exactions commises contre la communauté chrétienne, et Patrice-Édouard Ngaissona, le coordonnateur national des milices anti-balaka, lesquelles ont, à leur tour, exercé des représailles contre la population musulmane.

La prise du pouvoir par la Séléka amorça un cycle de violences en Centrafrique, avec le risque de voir ce pays devenir un État failli. D’où le lancement de l’opération française Sangaris, le 5 décembre 2013, afin de mettre un terme aux exactions commises aussi bien par l’ex-coalition rebelle à dominante musulmane que par les milices anti-balaka.

Cet accord signé à Brazzaville engage l’ex-Séléka et les milices anti-balaka à mettre un terme aux violences, à cantonner leurs troupes et à lever les barrages dans les zones contrôlées par ces groupes armés. Mais rien n’a été dit sur leur désarmement, qui était pourtant l’un des objectifs fixés par le groupe de contact international sur la Centrafrique, avec la démobilisation des combattants et l’adoption d’une feulle de route pour la nomalisation politique dans le pays.

En clair, il s’agit d’un accord a minima obtenu avec difficulté. En effet, la délégation de l’ex-Séléka a menacé de ne pas signer le texte étant donné qu’elle n’avait pas obtenu satisfaction sur les conditions qu’elle avait posées dès le début des négocations. L’une d’entre elles évoquait la partition de la Centrafrique comme préalable à toute discussion, ce qui était inacceptable pour les autres participants au forum, dont la France.

Cela étant, la portée de cet accord sera réduite dans la mesure où les milices anti-balaka n’ont pas de commandement centralisé. En fait, Patrice-Édouard Ngaissona n’est le responsable que d’une partie d’entre-elles, celles notamment soutenues par l’ex-président François Bozizé dont il fut ministre.

Même chose pour la Séléka, qui est divisée. Ce qui explique, d’ailleurs, les difficultés pour arriver à l’accord de Brazaville. L’encre à peine sèche, ce dernier a été dénoncé par Habylah Awal, le porte-parole du bureau politique de l’ex-rébellion, pour qui le texte n’engage que ceux qui l’ont signé. En outre, les principaux dirigeants du mouvements, comme Michel Djotodia, qui, actuellement exilé au Bénin, a été reconduit à sa tête récemment ou encore Nouredine Adam, sont partisans d’une partition de la Centrafrique.

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