Irak : Les jihadistes de l’État islamique chassent les chrétiens de Mossoul

Pendant que l’attention se focalise sur la nouvelle opération militaire israélienne contre le Hamas et le Jihad islamique à Gaza et sur la destruction du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l’est de l’Ukraine, d’autres événements tout aussi graves se passent dans le monde.

La semaine passée, des combats opposant l’armée ougandaise et des groupes armés ont fait près de 100 tués dans les régions de Kasese et Bundibugyo, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Et cela dans la plus grande confusion, l’identité des assaillants n’ayant pas été précisée (il pourrait s’agir des islamistes des Forces démocratiques alliées ou d’affrontements entre tribus…).

Au Nigeria, Boko Haram continue ses massacres. Cette fois, le groupe jihadiste s’en est pris aux habitants de Damboa, le 18 juillet, au moment de la rupture du jeûne de ramadan. Pour l’instant, il n’est pas possible de donner un bilan détaillé de l’attaque. « Ils ont tué beaucoup de monde et des femmes et des enfants se sont enfuis dans la brousse. Ceux qui n’ont pas pu fuir se sont rendus et ils ont été tués par les insurgés », a seulement témoigné, sous anonymat, un responsable local. Selon Human Rights Watch, plus de 2.000 personnes ont perdu la vie dans les violences attribuées à l’organisation extrémiste depuis le début de cette année.

Pendant ce temps, les jihadistes de l’État islamique, qui ont proclamé un califat à cheval sur l’Irak et la Syrie, se maintiennent sur les positions conquises depuis leur offensive lancée le 9 juin dernier dans le nord du territoire irakien.

À Mossoul, qu’ils contrôlent désormais, la minorité chrétienne s’est vue proposer 3 choix : la conversion, la « dhimma » (statut réservé aux non-musulmans, qui doivent s’acquitter d’un impôt) ou le cercueil. Selon le patriache chaldéen, Louis Raphaël Ier Sako, les jihadistes de l’EI ont diffusé, la semaine dernière, un communiqué à l’adresse des chrétiens allant dans ce sens.

« Nous avions été choqués par la distribution de ce communiqué appelant les chrétiens à se convertir à l’islam, à payer une taxe spéciale ou à défaut à quitter la ville (…) après quoi leurs maisons appartiendraient à l’Etat islamique », a expliqué Mgr Sako.

Et si les chrétiens rejettent ces conditions, « il n’y aura pour eux rien d’autre que l’épée », ont prévenu les jihadistes, lesquels ont, selon des témoins, diffusés des messages via les haut-parleurs de plusieurs mosquées pour ordonner à la minorité chrétienne de plier bagage d’ici ce 19 juillet. En outre, les maisons de chrétiens ont été marquées d’un « N » pour « Nassarah » (chrétien dans le Coran).

« Pour la première fois dans l’histoire de l’Irak, Mossoul se vide de ses chrétiens », a déploré Mgr Sako, qui a indiqué que les familles chrétiennes ont commencé à fuit cer Dohouk et Erbil, dans la région autonome du Kurdistan irakien. C’est que l’on appelle un nettoyage éthnico-religieux…

Avant 2003 et l’intervention américaine, 1 millions de chrétiens vivaient en Irak. Depuis, il n’en reste plus que 400.000, principalement dans la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale…

En Syrie, l’EI a été accusé par l’Obsevatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) d’avoir massacré, ces dernières heures, 115 personnes à l’issue de combat pour le contrôle du champ gazier de Chaar, à l’est de Palmyre, près de Homs (centre du pays).  Et le sort de 250 employés du site reste encore inconnu. Des vidéos postées sur des sites de partage par les jihadistes ont montré des dizaine de cadavres portant des traces de balles et des mutilations.

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