Israël lance la phase terrestre de l’opération Bordure Protectrice

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Dix jours après avoir lancé une campagne de frappes ciblées sur Gaza dans le cadre de l’opération Bordure Protectrice, dont l’objectif est de neutraliser les capacités des brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, le mouvement palestinien proche des Frères musulmans ainsi que celles du Jihad islamique, Israël vient de passer à une nouvelle phase de son offensive en donnant le feu vert à une intervention terrestre.

Dès le début de l’opération Bordure Protectrice, des forces terrestres avaient été déployées près de la frontière avec la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas. « Notre mission durera le temps qu’il faudra. Nous ne nous attendons pas à une mission de courte-durée », avait alors expliqué le colonel Peter Lerner, le porte-parole de Tsahal.

Cette nouvelle phase de l’opération israélienne vient après l’échec d’une tentative de médiation égyptienne entre l’Etat hébreu et le Hamas. Un cessez-le-feu a ainsi été proposé il y a 3 jours par Le Caire afin d’ouvrir, dans la foulée, des négociations sur l’entrée des biens et des personnes dans la bande de Gaza.

Accepté par les autorités israéliennes, il a cependant été refusé par le Hamas. « Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier », a expliqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste. Pour rappel, ce dernier exige l’arrêt des frappes israéliennes, la fin du blocus de l’enclave palestinienne mis en place depuis 2006, l’ouverture du poste frontalier de Rafah avec l’Égypte et la libération de prisionniers détenus par Israël.

Le 17 juillet, Israël et le Hamas ont toutefois accepté, à la demande des Nations unies, le principe d’une trêve humanitaire de 5 heures. Mais cette dernière n’a pas été complètement respectée par les brigades Ezzedine Al-Qassam, lesquelles ont tiré 3 obus de mortiers. Au total, depuis le début des hostilités, plus d’un millier de roquettes et de missiles ont été lancés en direction d’Israël tandis que les frappes aériennes ont fait plus de 230 tués parmi les Palestiniens.

Mais ce qui a motivé le feu vert donné par le cabinet israélien à la phase terrestre de l’opération Bordure Protectrice est la tentative d’infiltration, vers le kibboutz Sufa, en plein territoire israélien, d’un commando de 13 hommes armés du Hamas arrivés par un tunnel. Repérés in extremis, ils ont été contraints de rebrousser chemin.

« Le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné jeudi soir à l’armée de commencer une opération terrestre et de pénétrer dans la bande de Gaza pour détruire les tunnels utilisés pour des activités terroristes en Israël », a ainsi expliqué le bureau de Benjamin Netanyahou, le chef du gouvernement israélien. « La décision a été approuvé par le cabinet de sécurité, après le refus du Hamas d’accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël », a-t-il ajouté.

Pour les responsables israéliens, la crainte est de voir ce réseau d’un dizaine de tunnels être utilisé pour commettre des attentats en Israël ou bien des prises d’otages. Leur ouverture étant très bien dissimulée (en général, dans des maisons), seule une intervention terrestre peut permettre de les repérer.

De son côté, le Hamas a promis à Israël qu’il allait « payer un prix élevé » avec cette phase terrestre. « Ce que l’occupant israélien n’a pas réussi à réaliser par ses raids aériens et maritimes, il ne le réalisera pas par son offensive terrestre qui est vouée à l’échec », a affirmé Khaled Mechaal, le chef du mouvement islamiste, en exilé à Doha (Qatar).

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