Londres va investir 1,1 milliard de livres pour renforcer ses capacités militaires

« Nous équipons nos forces armées pour les conflits de ce siècle, pas ceux du précédent (…). L’ennemi peut être visible ou invisible », a écrit David Cameron, le Premier ministre britannique, dans les colonnes du Daily Telegraph, le 14 juillet.

« Au 21e siècle, on ne peut défendre le royaume depuis les falaises blanches de Douvres. Les complots terroristes fomentés à des milliers de kilomètres menacent de causer des dommages dans nos rues. Lorsque des pays fragiles et sans état de droit implosent, les flux migratoires peuvent nous affecter ici », a encore expliqué le locataire du 10 Downing Street avant d’annoncer, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough un investissement de 1,1 milliard de livres (1,38 milliards d’euros) en faveur des forces armées britanniques.

Cet investissement sera financé par l’argent que le ministère britannique de la Défense (MoD) n’a pas dépensé l’année dernière. Normalement, il aurait dû le reverser au Trésor, comme c’est l’usage pour les autres missions de l’État outre-Manche.

Mais comme l’a indiqué M. Cameron, « les budgets ont été soigneusement évalués et le déficit budgétaire a diminué ». D’où cette annonce en faveur des équipements, d’autant plus facilités que le trou de 38 milliards de livres creusé dans le budget du MoD lors des mandats de Tony Blair et de Gordon Brown a été résorbé, au prix de coupes drastiques et de l’abandon de certaines capacités militaires.

Toutefois, les forces armées britanniques pourraient encore avoir à accomplir de nouveaux efforts budgétaires à l’avenir, du moins après les élections générales de 2016… M. Cameron ayant botté en touche à la question de savoir si le Royaume-Uni maintiendrait son effort de défense à 2% du PIB comme le préconise l’Otan.

En attendant, cet investissement de 1,1 milliard de livres, qui vient donc s’ajouter aux autres programmes d’équipement en cours, servira à financer, à hauteur de 800 millions, des outils de cybersurveillance ainsi que des moyens ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance) afin de renforcer « la gamme et la flexibilité de nos options, dont celles des capacités de nos forces spéciales en réponse à la menace du terrorisme mondial et des prises d’otages ». Ainsi, les avions Sentinel R1, promis à être retirés du service à la fin de l’engagement britannique en Afghanistan, devraient finalement être maintenus.

Le reste sera notamment investi dans le developpement par Selex ES d’un radar à antenne active AESA (Active Electronically Scanned Array) destiné à accroître les capacités de détection de l’Eurofighter Typhoon. Les concurrents de cet appareil, notamment le Rafale, disposent déjà de cet équipement. Seulement, il faut encore qu’un contrat soit signé pour aller de l’avant. L’annonce de David Cameron devrait inciter les autres pays engagés dans ce programme à faire aboutir au plus vite ce dossier.

Il est également question de l’achat d’un patrouilleur brise-glace, le HMS Protector et de financer, à hauteur de 4 millions, un laboratoire de recherche pour les « systèmes maritimes intelligents » à Portsmouth ainsi qu’un centre qui regroupera les industriels afin de « developper les nouvelles technologies de défense du futur ». Enfin, une ligne de crédits servira à financer les études du projet SCAF (Système de combat aérien futur), en coopération avec la France.

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