Quelles sont les unités françaises engagées actuellement en Centrafrique?

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Ces dernières semaines, les unités engagées dans l’opération Sangaris, lancée le 5 décembre dernier en Centrafrique, ont été relevées au terme de 4 mois éprouvants, tant sur le plan physique que moral.

« Les hommes que nous avons rencontrés au retour de quatre mois d’opérations en RCA reviennent épuisés, physiquement et moralement. Ils travaillent sept jours sur sept, sans un seul après-midi de repos. En matière d’équipement, seul un engin sur deux envoyés en RCA était blindé ce qui pose des problèmes majeurs aux responsables de mission compte tenu des dangers encourus. Il y a en outre peu d’avions disponibles. (…) Encore un exemple : seulement 80 % des tentes sont équipées de la climatisation, ce qui pose de réelles difficultés du fait de la chaleur ambiante et de la fatigue accumulée », a constaté le député Olivier Audibert Troin, lors d’une visite au sas de décompression de Paphos (Chypre) faite avec sa collègue Émilienne Poumirol.

Cela étant, les trois Groupements tactiques interarmes (GTIA) engagés en République centrafricaine ont donc été relevés, ou sont en passe de l’être.

Ainsi, le 13 juin, pour y prendre une posture de réaction rapide (QRF, Quick Reaction Force) à Bangui et à Boda, le GTIA « Acier », a remplacé le GTIA « Savoie ». Ce dernier était notamment composé par des éléments du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) et du 2e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa).

Le GTIA « Acier » est formé par 2 compagnies du 16e Bataillon de Chasseurs, implanté à Bitche, et d’une autre fournie par le 7e BCA. Il est commandé par le colonel Didier Leurs.

Plus tôt, dans l’ouest de la Centrafriquele GTIA « de Boissieu » a relevé le GTIA « Dragons », dont les effectifs étaient composés par des pelotons du 12e  Régiment de Cuirassiers, de sections du Régiment de Marche du Tchad et d’une compagnie du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa).

Ce dernier est encore représenté au sein du GTIA « de Boissieu », qui, commandé par le colonel Armel Dirou, compte également 1 peloton du 4e Régiment de Chasseurs et 1 compagnie du 7e BCA. Les missions dans cette zone restent les mêmes : appuyer la montée en puissance de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), la force de 5.800 hommes déployées sous l’égide de l’Union africaine et protéger les civils ainsi que les convois circulant sur la Main supply road (MSR), qui est l’axe logistique principal reliant Bangui au Cameroun.

Plus récemment, le GTIA « Scorpion », armé par le 5e Régiment interarmes d’outre-Mer (RIAOM) de Djibouti, a été remplacé par le GTIA Magenta, formé par des éléments du 2e Régiment Étranger d’Infanterie (REI), du 501e Régiment de Chars de Combat (RCC) et du Régiment d’Infanterie Chars de Marine (RICM), unité déjà endeuillée en Centrafrique avec le décès du caporal-chef Damien Dolet, en février dernier.

La mission du GTIA « Magenta », qui sera commandé par le colonel Valéry Putz (il vient juste de prendre les rênes du 2e REI), s’annonce compliquée. Le GTIA « Scorpion » a eu en effet fort à faire dans le triangle « Sibut-Dekoa-Bria » (centre du pays), où il était déployé. La situation y est instable, marquée par des affrontements et des exactions commises par les miliciens anti-balaka et différentes factions de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, en proie à des dissensions (la frange la plus radicale tendrait à l’emporter). D’ailleurs, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dû renoncer à s’y rendre lors de son récent déplacement en Centrafrique.

Ces GTIA ont en outre reçu l’appui d’un groupe cynotechnique du 132e bataillon cynophile de l’armée de Terre de Suippes pour les opérations de contrôle de zone ou de gestion des mouvements de foule.

Rarement cité, malgré l’énorme travail qu’il effectue chaque jour dans des conditions très difficiles, le DETLOG (Détachement logistique) de la force Sangaris a également été relevé. Depuis le 4 mars 2014, ses 300 personnels ont parcouru 350.000 km sur des axes le plus souvent impraticables et livré 620 tonnes de fret, dont 75.000 rations de combat et 52.000 packs d’eau. Sa mission consiste également à assurer la maintenance des véhicules et à soutenir les combattants (traitement de l’eau, énergie, restauration, etc..). « En alerte de jour comme de nuit, le DETLOG a largement œuvré à la mise en place des infrastructures nécessaires à la vie courante des 2 000 soldats en opérations », expliquait, il y a peu, l’État-major des armées (EMA).

La Force Sangaris dispose aussi d’un sous-groupement aéromobile (SGAM), composé de 6 hélicoptères de manœuvre Puma et de 4 Gazelle ainsi que d’un DETFENNEC, qui compte (1) 2 appareils de type Fennec fournis par l’escadron d’hélicoptères 3/67 de Villacoublay.

Enfin, au titre de l’opération de l’Union européenne EUFOR RCA, dont la France est nation-cadre (elle fournit 250 personnels sur 700 engagés sur le terrain!), le 152e Régiment d’Infanterie de Colmar a été déployé à Bangui, de même que des gendarmes mobiles.

Photo : (c) EMA

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