Israël lance l’opération « Bordure protectrice » dans la bande de Gaza

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Depuis l’enlèvement, dans le sud de la Cisjordanie, et le meurtre de 3 jeunes israéliens, suivi par celui d’un jeune palestinien commis en représailles (6 extrémistes israéliens ont depuis été arrêtés), la tension ne cesse à nouveau de croître entre l’Etat hébreu et les territoires palestiniens, en particulier la bande de Gaza, administrée par le Hamas.

Mais cette affaire a porté un coup au pacte de réconciliation signé le 23 avril à Gaza entre le mouvement islamiste et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dirigée par M. Abbas. Ce dernier a en effet plaidé, le 18 juin, pour une coordination en matière de sécurité avec Israël, suite à l’enlèvement des 3 jeunes israéliens. Ce que le Hamas a dénoncé.

Les déclations du président Abbas « nuisent à l’intérêt national, sont contraires à l’accord du Caire et au consensus national et blessent les milliers de prisonniers palestiniens qui font face à une mort lente dans les prisons de l’occupant (israélien) », a déclaré Sami Abou Zouhri, le porte-parole du Hamas, alors accusé par Israël d’être à l’origine du rapt des 3 Israéliens. D’où l’interpellation, par Tsahal, de plus de 300 de ses militants en Cisjordanie et le lancement de l’opération

Quelques jours plus tard, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a pressé le président Abbas à rompre avec le Hamas. « Si il pense réellement ce qu’il dit à propos des enlèvements (ndlr, qu’il a fermement condamné), et si son engagement en faveur de la paix est sincère, de même que son combat contre le terrorisme, alors la logique et le bon sens voudraient qu’il annule l’alliance avec le Hamas », a affirmé, le 28 juin, le chef du gouvernement de l’Etat hébreu.

Par la suite, la tension n’a que fait que monter après la découverte des corps dans vie des 3 jeunes enlevés et le meutre horrible d’un adolescent palestinien. Et le tout avec des excès de langage de part et d’autre. Décidé à faire « payer le Hamas », car estimant que les ravisseurs ont agi conformément à sa ligne politique (il s’agirait en fait de militants qui lui sont affiliés appartenant à la tribu Qawasmeh implanté dans la région d’Hébron), Benjamin Netanyahou a ordonné une trentaine de raids aériens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

En retour, des tirs de roquettes ont visé le sud d’Israël, qui ont donné lieu à de nouveaux raids israéliens (une quinzaine). Dans le même temps, des violences entre manifestants palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ont éclaté à Jérusalem Est (c’est au cours de ces dernières que l’adolescent palestinien a été assassiné) et en Cisjordanie, notamment à Qalandiya, près de Ramallah, Beit Fajjar et Bethléem.

Le 7 juillet, la tension est encore montée d’un cran avec le tir de 80 roquettes en direction du territoire israélien, revendiqués par les brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ce qui est une première depuis la trêve conclue en 2012. Au moins 40 projectiles ont été lancés en moins d’une heure et 12 ont été détruis en vol par le système Iron Dome au-dessus des villes d’Ashdod et Netivot.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’aviation israélienne a donc lancé un raid massif sur la bande de Gaza, en bombardant une cinquantaine de cibles, dont « dont quatre maisons appartenant à des activistes, des sites de lancement de roquettes, des infrastructures », selon un porte-parole de Tsahal.

« Israël a franchi une ligne rouge en attaquant des maisons. Si cette politique ne cesse pas nous répliqueront en élargissant le cercle de nos cibles au point de surprendre l’ennemi », ont réagi les brigades Ezzedine Al-Qassam, dans un communiqué.

D’après la télévision publique israélienne, le cabinet de sécurité a donné son feu vert pour « durcir les représailles contre le Hamas ». Outre les frappes aériennes, des unités terrestres de Tsahal ont été déployées près de la frontière avec la bande de Gaza. « ont choisi l’escalade. Notre mission durera le temps qu’il faudra. Nous ne nous attendons pas à une mission de courte-durée », a expliqué le colonel Peter Lerner, un porte-parole de l’armée.

Après « Plomb durci » en 2008 et « Pilier de Défense » en 2012, c’est donc une nouvelle opération qui vient d’être lancée par les forces armées israéliennes, appelée « Bordure Protectrice ».

Sur la version française de son site Internet, Tsahal souligne que les « les terroristes de Gaza ont tiré plus de 450 roquettes sur Israël, mettant la vie de millions de citoyens en danger » et que le « Hamas n’a pas cessé de s’armer depuis l’Opération Pilier de Défense en novembre 2012 ». Et d’ajouter que la branche armée du mouvement islamiste disposerait environ « 10 000 missiles pointés sur 3,5 millions de citoyens innocents », en insistant sur le fait qu' »aucune nation n’aurait accepté une telle situation ».

« Nous rassemblons les forces qui nous permettront de nous mobiliser si cela est nécessaire. Je ne pense pas que cela va se faire dans l’immédiat mais nous avons le feu vert pour rappeler de nouveaux réservistes afin d’être en mesure de mener une opération terrestre », a précisé le colonel Lerner.

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