11 militaires français ont été blessés en Centrafrique, où la situation reste toujours aussi tendue

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La situation en Centrafique est inégale. Si elle semble stable dans l’ouest, où déployée le Groupement tactique interarmes (GTIA) de Boissieu, elle est en revanche nettement plus tendue dans l’est, plus précisément dans les environs de Bambari où le GTIA Scorpion fait face à un cycle d’affrontements et de représailles entre les différentes communauté et autres groupes armés, parmi lesquels on compte les milices anti-balaka, les combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka et une faction dissidente de cette dernière.

Aussi, c’est au cours d’accrochages avec l’un de ces groupes armés que 7 militaires français de la force Sangaris ont été blessés à Bambari, le 3 juillet. Deux d’entre eux, plus sérieusement touchés que leurs camarades par des éclats de grenades, ont été évacués. Leurs jours ne sont cependant pas en danger. Les combats ont eu lieu après l’arrestation, par les forces de sécurité centrafricaines, d’un milicien anti-balaka.

Une semaine plus tôt, dans son compte-rendu hebdomadaire des opérations, l’État-major des armées (EMA) faisait état d’une « amplification des tensions intercommunautaires » et de « l’apparition de scission au sein de l’ex-Séléka » à Bambari, où l’ex-coalition rebelle a installé son état-major, à la mi-mai.

Ces tensions au sein de l’ex-coalition rebelle, à dominante musulmane, ont donné lieu à des affrontements entre les différentes factions, notamment à Bria, le 23 juin dernier.

À Bangui, si la situation paraît plus calme, il n’en reste pas moins que des violences peuvent éclater à tout moment. Le 4 juillet, 4 autres militaires français ont ainsi été légèrement blessés. Il reste encore, dans la capitale centrafricaine, des éléments extrémistes qui cherchent à s’en prendre aux populations civiles et à les dépouiller, ce qui a obligé le GTIA Acier, qui arme une force de réaction rapide (Quick Reaction Force), à prendre dernièrement de « vive force » les barrages qu’ils avaient érigés à PK9.

C’est donc dans ce contexte que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est envolé pour Bangui ce 7 juillet. Et cela pour la 6e fois depuis le lancement de l’opération Sangaris, le 5 décembre 2013. « Ils ont vécu des tensions et des accrochages très significatifs, au cours desquels ils ont fait preuve d’une grande maîtrise, d’un grand sang-froid », a-t-il affirmé au sujet des militaires français impliqués dans les accrochages de la semaine passée.

Quant à la situation du pays, M. Le Drian a estimé qu’elle est due essentiellement au blocage du processus politique. « Le règlement de tout ça ne peut être que politique, or la politique est en panne », a-t-il confié à l’AFP. Et l’arrivée de Catherine Samba Panza à la tête de la Centrafrique, après l’éviction de Michel Djotodia, qui était arrivé au pouvoir grâce à l’action de la colition de la Séléka, « n’a pas permis la relance d’un processus politique qui est bloqué », a déploré le ministre français.

Outre la question politique, ces violences s’expliquent aussi en partie par le commerce illicite des diamants. Théoriquement, la Centrafrique a été suspendue en mai 2013 du processus de Kimberley, dont l’objet est d’interdire le négoce de pierres précieuses dans le but de financer les activités militaires de mouvement rebelles. Mais en pratique, il en va tout autrement au point que Conseil mondial du diamant (CMD) a été obligé de faire un rappel à l’ordre, la semaine dernière.

« Les contrevenants seront bannis de toutes les bourses de diamant dans le monde », a-t-il rappelé dans un communiqué, dans lequel il a également invité les industriels de ce secteur à dénoncer toute activité suspecte aux autorités en charge du processus de Kimberley.

Photo : (c) EMA

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