La mairie de Carcassonne lance une pétition pour sauver le 3e RPIMa

En septembre dernier, et alors que l’annonce de nouvelles restructurations de la carte militaire était attendue, dix anciens chefs de corps du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) adressèrent une lettre au ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, pour lui demander de ne pas dissoudre l’unité qu’ils avaient commandée.

Cette initiative fut vertement critiquée par Jean-Claude Pérez, alors maire de Carcassonne, ville de garnison du 3e RPIMa. Ce dernier s’était dit « furieux » de la « rumeur irrationnelle » propagée par « ce quarteron de généraux en retraite ». Sauf que, eu égard à leurs fonctions passées et présentes, l’on pouvait supposer qu’ils étaient très bien informé des projets du ministère de la Défense… Passons.

Depuis, l’annonce des dissolution du 110e Régiment d’Infanterie et du 4e Régiment de Dragons a été faite. Et, lors d’un déplacement à Carcassonne, M. Le Drian avait rassuré les personnels du 3e RPIMa sur leur avenir, sachant qu’un autre régiment d’infanterie sera appelé à fermer au cours des prochains mois.

Le « 3e RPIMa n’a pas, à ce stade, de raison particulière de s’inquiéter pour son avenir », avait affirmé le ministre de la Défense, en novembre 2013. « Je sais toute l’importance des unités comme la vôtre pour nos armées. Les parachutistes d’infanterie de marine apportent un soutien décisif aux opérations extérieures de la France. Par votre réactivité, vous facilitez les interventions en terrain difficile », avait-il poursuivi. Et de conclure : « Je dois dire, d’ailleurs, que vous êtes au coeur des attentes exprimées par le nouveau Livre blanc, vous qui êtes capables, aussi bien d’opérer dans des situations d’urgence, grâce à votre légèreté (…) que de vous engager dans la durée ».

L’avenir du 3e RPIMa serait-il définitivement assuré? Sauf que les bruits de couloir ont la vie dure… S’agissant du second – et dernier – régiment d’infanterie à dissoudre, plusieurs sont régulièrement cités : le 126e RI de Brive, le 152e RI de Colmar (qui partage la même garnison avec le Régiment de Marche du Tchad), le 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus et… à nouveau, le 3e RPIMa.

Et visiblement, la rumeur est tellement persistante que le nouveau premier magistrat de Carcassonne, Gérard Larrat a sonné le tocsin. D’abord en faisant voter une motion par les 73 maires de la communauté d’agglomération, puis en sollicitant le soutien du président du conseil général de l’Aude, André Violade, ainsi que celui de son prédécesseur, Jean-Claude Pérez… le même qui avait fustigé l’initiative des dix anciens chefs de corps du 3e RPIMa.

Les arguments sont rôdés : la perte du régiment serait catastrophique pour l’économie locale puisque sa disparition provoquerait un manque à gagner de 30 millions d’euros par an… Chose que la ville ne peut pas se permettre.

Disposant de « renseignements sérieux » (dixit La Dépêche), le maire de Carcassonne ira plaider la cause du du 3e RPIMa le 8 juillet prochain au ministère de la Défense. Mais avant, il entend recueillir le maximum de soutien. D’où l’idée de lancer une pétition en ligne pour permettre au plus grand nombre de témoigner son attachement à l’ancien régiment du général Bigeard.

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