BPC : 400 marins russes sont arrivés à Saint-Nazaire

Dans un rapport adressé aux parlementaires, la semaine passée, par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et dont le quotidien Le Figaro s’est fait l’écho, il est écrit que « la crise ukrainienne constitue une évolution stratégique majeure, qui illustre le retour des enjeux liés à l’usage de la force et à la menace de l’usage de la force sur le continent européen ». Du coup, l’annexion de la Crimée par Moscou représente un « défi stratégique pour la France, l’Europe et les Etats-Unis » et « viole clairement les engagements internationaux de la Russie et des les principes sur lesquels repose la sécurité européenne ».

Pourtant, il n’est pas question, à ce stade, de remettre en cause la livraison de deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral que la Russie a commandés à la France en 2011 pour 1,2 milliard d’euros. S’il avait évoqué l’annulation de ce contrat, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’était pas la suite ravisé.

Son homologue à la Défense avait quant à lui indiqué qu’une décision serait prise en octobre. Ce que confirma, plus tard, le président Hollande. « Nous respectons les contrats qui ont été signés. Nous ne sommes pas encore à ce stade-là et nous voulons éviter d’en arriver là », avait-il dit en mai dernier, alors que plusieurs pays ont exprimé leur inquiétude (Etats-Unis), voire leur opposition (Pologne, pays baltes) au sujet de cette vente.

Dans cette affaire, Paris se retrouve en porte-à-faux. Annuler ce contrat porterait atteinte à son crédit lorsqu’il s’agira de négocier d’autres ventes d’équipements militaires. Qui plus est, ce serait se priver de 1,2 milliards d’euros et de milliers d’heures de travail (soit l’équivalent de 500 emplois) pour les chantiers STX France qui assemblent ces 2 navires. En outre, la Russie n’entendra pas se laisser faire.

« Si la France décide d’annuler ce contrat, elle peut le faire. Nous exigerons alors un dédommagement. Mais cela ne contribuera pas positivement au futur développement de nos relations dans le domaine de la coopération technique et militaire », a affirmé le président russe, Vladimir Poutine, début juin. Et la Russie serait même prête « à signer de nouvelles commandes », si Paris « souhaite continuer la coopération », a-t-il ajouté.

Aussi, étant attendu que le premier des deux bâtiments de type Mistral, le Vladivostok, doit être livré à l’automne, ses deux premiers équipages, soit 400 hommes sont arrivés, ce 30 juin à Saint-Nazaire, afin d’y suivre une formation. Ces marins russes logeront sur le Smolny pendant la durée de leur stage.

Cette arrivée des marins russes a donné lieu à une petite manifestation d’une ciquantaine d’opposants à cette vente. « Nous exhortons le gouvernement français (…) à ne pas remettre de hautes technologies militaires entre les mains de l’agresseur le plus puissant d’Europe », a affirmé Nathalie Pasternak, présidente du Comité représentatif de la communauté des Ukrainiens de France.

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