Le président Poutine demande au Parlement russe d’annuler l’autorisation d’intervenir en Ukraine

En mars dernier, le président russe, Vladimir Poutine, obtenait du Parlement l’autorisation d’intervenir militairement en Ukraine en cas de menaces sur les populations russophones.

Depuis, la Crimée, ancienne république ukrainienne, est passée dans le giron de la Russie. Mais cette menace d’une intervention, associée à la présence massive de troupes russes à la frontière, était une sorte d’épée de Damoclès pour Kiev, aux prises avec une insurrection menée par des séparatistes pro-russes dans l’est.

Ces derniers jours, la tension dans le Donbass aura été forte. Un avion IL-76 des forces aériennes ukrainiennes a été abattu, des combats, parfois intenses, ont eu lieu. Et Kiev et Moscou se sont accusés mutuellement d’avoir violé leur frontière commune.

Le tout avec de nouvelles affirmations de l’Otan selon lesquelles Moscou aurait à nouveau déployé des troupes près de la zone de conflit, une proposition de cessez-le-feu assortie d’un plan de paix faite par le Petro Porochenko, le nouveau président urkrainien, aux séparatistes pro-russes et la signature attendue par Kiev du dernier volet de l’accord d’association avec l’Union européenne.

Finalement, ce 24 juin, le président Poutine a surpris tout le monde en demandant au Parlement de lever l’autorisation qu’il avait accordée en mars.

« Le président a proposé au Conseil de la Fédération (chambre haute, ndlr) d’annuler la décision du 1er mars sur le recours à l’armée russe en territoire ukrainien », a déclaré Dmitri Peskov, un porte-parole du Kremlin. « Cette décision a été prise dans le but de normaliser la situation en Ukraine », a-t-il ajouté. « Le président a formulé cette demande dans une lettre envoyée au Conseil de la Fédération avant de partir pour une visite officielle en Autriche », a-t-il précisé.

Le président Porochenko a immédiatement salué la décision de son homologue russe, y voyant ainsi un premier pas vers le règlement du conflit qui secoue son pays. Dans le même temps, le cessez-le-feu proposé par Kiev jusqu’au 27 juin, refusé dans un premier temps par les séparatistes pro-russes, et en particulier par Olexandr Borodaï, le chef de la république autoproclamée séparatiste de Donetsk a été finalement accepté.

Comme au poker, le président Poutine a misé pour voir. Car désormais, la pression sera sur les épaules de son homologue ukrainien, qui devra mettre en oeuvre le plan de paix qu’il a proposé la semaine dernière.

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