Centrafrique : Le général Eric Bellot des Minières prend le commandement de la force Sangaris

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Après six mois passés à la tête de la Force Sangaris, engagée en Centrafrique le 5 décembre dernier afin de mettre un terme aux exactions commises par des groupes armés dans le pays, le général Francisco Soriano a passé le relais au général Eric Bellot des Minières, lors d’une prise d’armes organisé à l’aéroport M’Poko de Bangui et présidée par le général Clément-Bollée, commandant les forces terrestres.

Un temps pressenti pour prendre le commandement de la Légion étrangère (COM.LE), le général Bellot des Minières a passé une bonne partie de sa carrière au sein du 2e Régiment Etranger de Parachutistes (REP) de Calvi, dont il a été le chef de corps. Nommé à la tête de la 1ère Brigade Mécanisée (à compter du 1er août prochain), il a notamment commandé le Groupement tactique interarmes (GTIA) ALTOR en Surobi (Afghanistan) au début de l’année 2010.

Ayant désormais pris les rênes de la Force Sangaris, le général Bellot des Minières aura à préparer le déploiement de la future opération de maintien de la paix des Nations unies (MINUSCA), en appui de la MISCA et en coordination avec l’EUFOR RCA, la force déployée dans le pays par l’Union européenne.

Sous l’autorité du général Soriano, la Force Sangaris a mené son action selon 3 phases. La première a consisté à rétablir, en appui de la Mission Internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), déployée sous l’égide de l’Union africaine, de rétablir un minimum de sécurité à Bangui.

La seconde  a visé à sécuriser l’axe reliant Bangui au Cameroun afin de garantir la reprise de l’activité économique et le ravitaillement de la capitale centrafricaine. Actuellement, 400 camions emprunte cette route chaque semaine, dont la moitié ne demande pas d’escorte auprès de Sangaris ou de la MISCA.

Enfin, la troisième phase qui a commencé en mars 2013, se concentre sur l’Est du pays, notamment sur l’axe reliant Bangui à Bria. Il s’agit de mener des missions de reconnaissances, de faire appliquer les mesures de confiance aux combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka et aux miliciens anti-balaka, de protéger les populations et d’appuyer le déploiement de la MISCA.

Actuellement, si un minimum de sécurité a été apportée, la situation centrafricaine reste précaire. « En somme, la situation sécuritaire et humanitaire varie selon les lieux et le degré de présence sur place des groupes Sélékas ou anti-Balakas », a expliqué M. Le Drian.

À noter que, selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qu' »un déplacement vers l’ouest, c’est-à-dire vers le centre du pays, de la LRA – Lord’s Resistance Army  – ougandaise, groupe d’opposition armé dirigé par Joseph Kony » a été constaté. « Jusqu’à présent, il n’était guère nécessaire de s’en inquiéter, car sa capacité de nuisance est plutôt résiduelle : il ne compterait pas plus de 300 personnes armées. Mais ce déplacement les rapproche d’une zone de ‘condensation’ entre les Sélékas et certains groupes anti-Balakas, où nous sommes nous-mêmes présents », a-t-il expliqué aux députés de la commission de la Défense, le 27 mai dernier.

Au cours de ces 6 premiers mois de mission, désormais marquée par de fortes contraintes (dont « l’élongation » puisque les militaires français sont positionnés en plusieurs points au-delà de Bangui sur des distance de 800 à 1.000 km, ainsi que la saison des pluies, qui complique les déplacements), la Force Sangaris a perdu 3 hommes (les caporaux Antoine Le Quinio, Nicolas Vokaer et Damien Dolet). En outre, l’Etat-major des armées (EMA) a fait état d’une « dizaine de blessés ».

Par ailleurs, le GTIA SAVOIE, commandé par le colonel Cyrille Becker et composé notamment par 2 compagnies d’infanterie du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) et d’une compagnie de combat du 2e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) a été relevé, deux jours plus tôt, par le GTIA ACIER, formé autour du 16e Bataillon de Chasseurs et du 7e BCA, avec à sa tête, le colonel Didier Leurs.

Photo : Le général Bellot des Minières (à gauche) (c) EMA

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