Bagdad a demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes contre les jihadistes

Depuis leur avancée fulgurante de ces derniers jours, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se heurtent à une résistance plus forte de l’armée irakienne, qui semble avoir relevé un peu la tête ces dernières heures. Ainsi, elles auraient repris le contrôle de deux villes située sur la route de Bagdad le week-end dernier.

Toutefois, rien ne dit qu’elles pourront continuer à s’opposer à l’offensive de l’EIIL, laquelle a permis aux jihadistes d’obtenir des gains territoriaux relativement importants en quelques jours. Aussi, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a indiqué, ce 18 juin, que son pays a « officiellement demandé l’aide de Washington en vertu de l’accord de sécurité (avec les Etats-Unis) pour mener des frappes aériennes contre les groupes terroristes ».

Le 14 juin, le Pentagone a annoncé l’envoi du porte-avions USS George H.W Bush dans les eaux du golfe arabo-persique afin de permettre au « commandement en chef de disposer de plus de flexibilité si une opération militaire américaine devait être déclenchée pour protéger des vies américaines, des citoyens ou nos intérêts en Irak ». Le bâtiment dispose notamment des F/A-18 du Carrier Air Wing Eight. Le navire de transport amphibie USS Mesa Verda, avec 550 Marines à bord ainsi que des V-22 Ospreys, a également rejoint la région, dans le cas où il faudrait évacuer le personnel diplomatique de l’ambassade américaine à Bagdad.

De son côté, l’Iran, via Mohammad Nahavandian, le chef de cabinet du président Rohani, a fait savoir son hostilité une « une intervention étrangère non concertée en Irak comme dans tout autre pays ». Mais ce responsable iranien a aussi précisé qu' »une aide de l’extérieur ne devrait intervenir qu’à la demande et en appui des autorités irakiennes ». Mais, a-t-il cependant estimé, « la population et le gouvernement irakiens ont assez de ressources et de détermination pour se défendre ».

Par ailleurs, M. Nahavandian a lié toute éventuelle coopération en Irak avec les Etats-Unis aux progrès des négocations portant sur le dossier du nucléaire iranien… Mais face à la menace des jihadistes – qui sont tous sunnites, faut-il le rappeler), l’Iran (chiite) pourrait toutefois intervenir chez son voisin, lequel abrite la plupart des lieux saints du chiisme.

« À propos des lieux saints des imams chiites (en Irak), nous prévenons les grandes puissances, leurs laquais, les tueurs et les terroristes, que le grand peuple iranien fera tout pour les protéger, a ainsi déclaré le président Rohani, lors d’un discours prononcé à Khoram-Abad. Et de citer 4 villes irakiennes (Kerbala, Najaf, Kazimiyah et Samarra) où des centaines de milliers de pélerins iraniens se rendent chaque année pour se recueillir sur les mausolées d’imams chiites.

Il ne s’agit que d’une éventualité. Car pour le moment, le président Rohani estime qu’il y a « il y a suffisamment de volontaires chiites, sunnites et kurdes en Irak (pour) combattre les terroristes en Irak ». Cependant, des sources occidentales ont indiqué que Ghassem Souleinami, le chef de la Force Qods des Gardiens de la Révolution, chargée des opérations militaires extérieures secrètes, a récemment  fait un déplacement à Bagdad pour y rencontrer Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien.

Enfin, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi, a écarté tout idée d’intervention… directe.  » Il n’y a pas besoin de forces militaires iraniennes en Irak », a-t-il dit. Quant à une éventuelle coopération avec les Etats-Unis, l’officier ne veut pas en entendre parler. « Il n’y aura jamais de coopération (…), cela n’a aucun sens », a-t-il affirmé.

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