Une attaque attribuée aux islamistes somaliens fait une cinquantaine de tués au Kenya

Le bilan n’est pas encore définitif. Pour le moment, au moins 49 personnes ont été tuées lors d’une attaque menée le 15 juin au soir par un commando d’une cinquantaine d’hommes motorisés et lourdement armés contre la ville côtière de Mpeketoni, au Kenya. Cette localité est sitée à trois quart d’heure de l’archipel touristique de Lamu et 3 heures de route de la Somalie.

Les assaillants, dont le mode opératoire semble inspiré des attentats de Bombay, en novembre 2008, ont attaqué simultanément plusieurs sites, dont deux hôtels, une banque et un commissariat de police.

Dans un premier temps, le responsable de la police du compté de Lamu, Leonard Omollo, n’a pas attribué cette attentat aux islamistes somaliens. « Tous les morts sont des hommes. Aucune femme, aucun enfant (…) Nous ne pouvons dire s’il s’agit d’une attaque des Shebab, du Conseil républicain de Mombasa (ndlr, mouvement séparatiste) ou simplement de criminels », a-t-il dit.

Mais, plus tard, le chef de la police kenyane, David Kimaiyo, s’est montré plus catégorique. Selon lui, il ne fait aucun doute que les assaillants appartenaient aux milices shebab somaliennes.

Pour le ministre kenyan de l’Intérieur, Ole Lenku, il s’agit d’un « acte de haine ». D’après lui, les auteurs de l’attaque ont pu fuir vers une forêt située au nord de la zone attaquée. « La ligne rouge a été franchie », a-t-il dit. « Les coupables devront rendre des comptes », a-t-il ajouté, en précisant que la sécurité allait être renforcée dans tout le pays.

Compte tenu de l’implication de l’armée kenyane en Somalie, où elle a été engagée contre les milices shebabs en novembre 2011, le Kenya se retrouve en première ligne et a déjà été le théâtre de plusieurs attentats revendiqués par les islamistes somaliens, dont celui commis contre le centre commercial de Westgate, à Nairobi, en septembre 2013 (68 tués).

En mai dernier, Fuad Mohamed Khalaf, un des plus hauts responsables des Shebab, une organisation ayant fait allégeance à al-Qaïda, avait clairement menacé le Kenya. « Nous devons les tuer (les Kényans) dans notre pays, pour creuser leur tombe ici en Somalie et nous allons les tuer chez eux aussi », avait-il affirmé.

Le même homme, dont la tête a été mise à prix pour 5 millions de dollars par les Etats-Unis, avait aussi appelé «  »tous les musulmans du Kenya (…) à combattre le gouvernement kényan au Kenya car les Kényans tuent vos frères, dont des enfants, au Kenya et en Somalie ».

« Nous avons entraîné, dans la région de Gedo, les gens que vous avez maltraités au Kenya », avait encore avance de responsable des shebab, en faisant allusion au 300 Somaliens expulsés récemment par les autorités kneyanes. « Ce sont eux qui ont mené l’attaque de Mandera (ndlr, 8 policiers kenyan tués dans une embuscade à la frontière avec la Somalie, le 19 mai) », avait-il poursuivi avant de prévenir que « d’autres allaient être envoyés bientôt » au Kenya.

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