Un avion de transport des forces aériennes ukrainiennes abattu par les insurgés pro-russes

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Tandis que les négociations entre Moscou et Kiev sur le prix du gaz russe paraissent dans l’impasse – le gouvernement ukrainien ayant appelé à se préparer à une coupure des approvisionnements – et que les présidents Poutine et Porochenko ont discuté d’un plan de sortie de crise, les combats entre forces loyalistes et séparatistes pro-russes continuent dans l’est de l’Ukraine.

Ainsi, ce 14 juin, un avion de transport des forces aériennes ukrainiennes de type IL-76 a été abattu près de Lougansk par des insurgés alors qu’il s’apprêtait à atterrir. L’appareil transportait du matériel et comptait 49 militaires à bord, dont 9 membres d’équipage. Aucun n’a survécu.

« Dans la nuit du 13 au 14 juin, les terroristes (…) ont tiré avec une arme antiaérienne et une mitrailleuse de gros calibre, abattant un avion de transport militaire (Illoutchine) IL-76 », a en effet indiqué le ministère ukranien de la Défense, par voie de communiqué.

Cette attaque, la plus meurtrière depuis le lancement par Kiev, il y a 2 mois, de l’opération « anti-terroriste » contre les séparatistes pro-russes dans l’est du pays, vient après la reprise par les forces loyalistes de la ville stratégique de Marioupol, où s’installera, à la demande du président Porochenko, le siège de l’administration régionale de Donetsk, dont le chef-lieu du même nom est encore sous le contrôle des insurgés.

Cependant, à proximité des localités de Snijné et de Stepanivka, près de la frontière avec la Russie, des « combats acharnés » ont eu lieu la veille. « Après des frappes d’hélicoptère, des soldats y ont été parachutés », ont indiqué les autorités ukrainiennes, lesquelles ont aussi affirmé que des convois d’insurgés et d’armes venant du territoire russe, ont été « détruits ».

Premier adjoint au chef du service ukrainien des gardes-frontières, Pavlo Chicholine a admis que l’Ukraine n’est pas en mesure de contrôler la frontière. « En tant que spécialiste, je suis au regret de dire que l’Ukraine ne contrôle plus aujourd’hui 184 km de ses 2 200 km de frontière. Je ne veux pas mentir aux gens », aurait-il dit selon l’agence de presse Interfax-Ukraine.

En outre, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir violé leur frontière commune. Le 12 juin, les autorités ukrainiennes ont affirmé que des blindés venus de Russie avait fait une incursion en Ukraine afin d’être « utilisés contre les forces régulières ».

« Nous avons observé des colonnes de transports de troupes, d’autres véhicules blindés, de pièces d’artillerie et de chars qui, selon nos informations, ont franchi la frontière et se trouvaient ce matin à Snijnïé », a déclaré Arsen Avakov, le ministre de l’intérieur ukrainien. Et cela, a-t-il poursuivi, « en dépit des déclarations de la Fédération russe, qui dit approuver le processus de paix et avoir donné ordre de renforcer les contrôles aux frontières ».

Le lendemain, même si la Russie a opposé un démenti aux accusation ukrainiennes, l’Otan a fait savoir que si ces informations étaient « confirmées », elles signifieraient « une grave escalade dans la crise ».

Le même jour, à son tour, le Kremlin a assuré que deux blindés de transport de troupes ukrainiens avaient également franchi la frontière. « Il y a eu violation de la frontière par des unités armées », a expliqué Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, lequel a précisé que les véhicules en cause « avaient refusé de se soumettre aux injonctions des gardes-frontières ».

Selon le porte-parole de ces derniers, un premier blindé s’est infiltré en territoire russe sur 150 mètres, à 12h30 heure locale. Son équipage l’aurait laissé sur place et se serait enfui. Ensuite, une seconde intrusion a été constatée afin, semble-t-il, de récupérer le premier véhicule. Cette tentative « a été mise en échec », a-t-il dit.

Enfin, la Russie a également accusé les forces ukrainiennes – qui ont démenti – d’avoir utilisé des munitions au phosphore, qui s’enflamme au contact de l’oxygène contenu dans l’air et brûlent à des températures élevées. Ces dernières ne sont pas interdites mais leur usage est strictement réglementé par le protocole III de la convention sur les armes classiques de 1980 « sur l’interdiction ou la limitation des armes incendiaires ». « Les informations sur l’emploi par les forces ukrainiennes de bombes incendiaires et d’autres types d’armes non sélectives suscitent une inquiétude particulière », a ainsi estimé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

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