Le marché de la « déconstruction » du Colbert et de la Jeanne d’Arc attribué

L’on se souvient de l’épisode désastreux de l’ex-porte-avions Clémenceau quand il s’était agi de le démanteler. Le bâtiment devait être démantelé en 2003 par une entreprise espagnole. Mais le contrat avait été dénoncé suite à la décision de cette dernière de sous-traiter le chantier en Turquie. Deux ans plus tard, le navire – enfin la coque Q-790 – devait prendre la direction de l’Inde pour y être déconstruit. Mais là encore, l’opération fut annulée sur fond de polémique. Finalement, le marché fut attribué à une société britannique…

L’ex-porte-hélicoptère mythique Jeanne d’Arc et l’ex-Croiseur lance-missile Colbert n’auront pas à connaître un tel sort. La Marine nationale a en effet indiqué, le 12 juin, que ces deux navires désarmés seraient déconstruits sur le site de Bassens, près de Bordeaux par un groupement d’entreprises constitué par Bartin Recycling et Petrofer Société Nouvelle, deux filiales de Veolia.

Les opérations de démantèlement commenceront par la Jeanne d’Arc. Son départ de Brest vers Bassens devrait avoir lieu d’ici la fin de cette année. L’ex-croiseur Cobert, qui, pendant un temps, fut transformé en musée flottant en 1993 à Bordeaux, avant de rejoindre, en 2007, le Cimetière des navires de Landévennec, près de Brest.

Désarmé en 1991, le Colbert affichait un déplacement de 10.600 tonnes. D’une longueur de 181 mètres, il était mis en oeuvre par un équipage de 600 marins. Son armement comprenait 4 rampes de missiles Exocet, 2 rampes de missiles surface-air Masurca, 6 tourelles AA de 57 mm, 2 canons de 100 mm et 1 hélicoptère. C’est à son bord que le général de Gaulle se rendit au Amérique du Sud en 1964, puis au Québec, en 1967. Le navire rapatria les cendres du maréchal Lyautey en 1961.

Quant au porte-hélicoptère Jeanne d’Arc, il est inutile de le présenter. Jusqu’en 2010, ce navire accueillait le groupe école d’application des officiers de Marine. Depuis, une misison portant son nom a été instituée. Il a été remplacé par un bâtiment de projection et de commandement.

Jusque dans les années 2000, les navires désarmés servaient de cibles pour les entraînement et étaient coulés. Désormais, cet usage n’a plus lieu d’être pour la Marine nationale, qui fait démanteler ses anciens bâtiment à l’issue d’appel d’offres.

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