Pour le secrétaire d’Etat au Budget, il y a encore du « gras » dans les dépenses de fonctionnement des armées

Dégradations des conditions de vie et de travail ou encore du soutien administratif des militaires (relevé récemment par le Haut comité d’évaluation de la condition militaire), difficultés pour apporter un confort minimum aux personnels projetés en Centrafrique, restrictions en tous genres (de l’entretien des bâtiments à la simple tonte des pelouses)… Les dépenses de fonctionnements des armées ont été réduites à la portion congrue au cours de ces dernières années.

« L’an dernier, nous avions tellement réduit les dépenses que le ministre a dû dégager 30 millions d’euros en catastrophe, au mois d’octobre, pour chauffer les bâtiments! Je ne crois donc pas que l’on puisse gagner encore sur le fonctionnement. Je n’ai rien contre les gains de productivité, mais à un moment, la corde casse! », affirmait, le 6 mai dernier, le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), devant les députés de la commission de la Défense.

Pour autant, le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, il y a encore du gras sur lequel il est possible de faire encore des économies. Et cela risque fort de ne pas améliorer le moral des militaires, qui n’est déjà pas au beau fixe.  En tout cas, c’est ce qu’il a clairement affirmé alors qu’il venait d’être interrogé par le député Jean-François Lamour au sujet la coupe de 350 millions d’euros dans les crédits de la Défense.

« La Loi de programmation militaire parle essentiellement des investissements », a-t-il commencé par dire. « Bon, je ne suis pas spécialiste, pardon, mais il y a aussi un certains nombres de dépenses de fonctionnement du ministère de la Défense et de fonctionnement des armées en général qui peuvent faire l’objet de mesures d’adaptation », a en effet assuré M. Eckert. « Il en reste », a-t-il assuré… Sans doute que les chefs d’état-major seraient bien heureux de connaître où…

Pour rappel, voici ce que disait l’amiral Edouard Guillaud, le prédécesseur du général de Villiers, en octobre 2013, devant les sénateurs de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense : « La garantie d’un fonctionnement courant de qualité est donc, à mes yeux, primordiale pour la qualité de la préparation opérationnelle des forces et notre aptitude à remplir nos missions. Elle est également essentielle pour la préservation du moral du personnel; nos régiments, nos ports et nos bases aériennes sont aussi des lieux de vie, en particulier pour les jeunes militaires du rang et une partie des sous-officiers ».

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