Les autorisations d’exportations d’armes allemandes ont bondi de 24% en 2013

Si les exportations des industriels français de l’armement ont connu une nette hausse en 2013, il en va de même pour leurs homologues allemands. En effet, les autorisations de ventes de matériels militaires à l’étranger, délivrée par le Conseil de sécurité nationale, ont bondi de 24% l’an passé pour atteindre les 5,85 milliards d’euros, selon un rapport annuel publié par le ministère de l’Economie d’outre-Rhin.

Dans le détail, 62% de ces autorisations d’exportation ont concerné des pays tiers, notamment en Algérie, au Moyen Orient et en Asie. Le reste (38%) est allé vers des pays membres de l’Otan et de l’Union européenne.

Le premier client de l’industrie allemande de l’armement est l’Algérie, avec 826 millions d’euros de commande. Viennent ensuite le Qatar (673 millions), les Etats-Unis (610 millions), l’Arabie Saoudite (361 millions), l’Indonésie, Israël, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, Singapour et, enfin, la France. (147 millions).

L’armement terrestre, en particulier les véhicules blindés, représentent la moitié des commandes reçues en 2013 (2,35 milliards de contrat). D’autres secteurs, comme les munitions (torpilles, missiles, bombes) ou encore l’électronique et l’aéronautique, ont une part très modeste (de l’ordre de 350 millions chacun environ).

Reste à voir si cette tendance va se poursuivre. Apparemment, il y a peu de chances dans la mesure où le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel (SPD, social-démocrate), qui siège au Conseil de sécurité nationale présidé par la chancelière, Angela Merkel (CDU), est favorable à davantage de restrictions sur les exportations d’armes. Selon Der Spiegel, il aurait récemment mis son veto à une commande de 500 millions d’euros émise par l’Arabie Saoudite et portant sur des équipements de visée et des véhicules blindés.

Cette évolution préoccupe d’ailleurs le patron d’Airbus Group, Thomas Enders. Ce dernier s’est en effet inquiété, le mois dernier, des conséquences d’une politique plus restrictive de la part de Berlin en matière d’exporations d’armes. Selon lui, cela pourrait conduire à de nouvelles suppressions de poste dans la branche Défense et espace de son groupe, lesquelles viendraient s’ajouter au 2.000 déjà décidées en Allemagne.

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