Irak : Les jihadistes ont pris le contrôle de Tikrit

Après Falloujah en début d’année, puis, très récemment, Mossoul et la province de Ninive, les jihadistes de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), une organisation active en Syrie et qui comptent dans ses rangs des combattants étrangers, ont poursuivi leur progression, ce 11 juin.

Ainsi, ils ont pris le contrôle de 6 secteurs de la province de Kirkouk (Hawija, Zab, Riyadh, Abbasi, Rashad et Yankaja), où ils ont mis à mort 15 membres des forces irakiennes, avant de s’emparer de Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein. Désormais, ces conquêtes d’ajoutent aux territoires contrôlés par EIIL dans la province pétrolière de Deir Ezzor, en Syrie.

À Mossoul, les insurgés retiennent en otage 48 ressortissants turcs au consulat de Turquie, dont le consul et des membres des forces spéciales. Pour rappel, l’EIIL avait récemment menacé de s’attaquer le Caber Kalesi (qui abrite le tombeau de Souleimane Shah, grand-père d’Osman Ier, fondateur de l’Empire ottoman) situé dans une enclave turque en Syrie.

La progression des jihadistes a provoqué l’exode de plus de 500.000 personnes. « Je vous écris depuis Qaraqosh, dans une situation très critique et apocalyptique de violence à Mossoul. Plusieurs milliers d’hommes armés des groupes islamistes de Da’sh (État islamique en Irak et au Levant, ad-Dawla al-Islāmiyya fi al-’Irāq wa-sh-Shām en arabe) ont attaqué la ville de Mossoul depuis deux jours. D’après les chiffres non officiels, plus de 300 véhicules et 7000 hommes armés et masqués y sont entrés dans la nuit de lundi à mardi dans la ville, et la dominent aujourd’hui », a ainsi raconté un religieux habitant le chef-lieu de la province de Ninive, dans une lettre publiée par le quotidien La Croix. « Les cadavres, d’après les témoins, se comptent par centaines. Ils sont abandonnés dans les rues et dans les maisons sans pitié », a-t-il ajouté.

La capacité des forces irakiennes à empêcher les jihadistes à progresser le long du fleuve Tigre est inégale.

Ainsi, Tikrit est tombée après seulement deux heures de combat. Et des témoignages indiquent que des policiers et des soldats ont abandonné leurs postes face à l’avancée des combattants de l’EIIL. Même chose dans les provinces de Ninive et de Kirkouk. Cependant, à Samarra, les forces de sécurité ont réussi à repousser un nouvel assaut jihadiste, de même qu’à Baïji, où se trouve l’une des plus grande raffinerie du pays.

Pour mettre en échec cette offensive de l’EIIL, Bagdad pourrait envisager de demander un appui aux peshmergas kurdes. De son côté, le dirigeant chiite Moqtada Sadr a appelé à former des « brigades » pour défendre les sites religieux. Enfin, l’Iran a apporté son soutien aux autorités irakiennes et insisté sur « sur la nécessité d’un soutien effectif international au gouvernement irakien pour lutter contre le terrorisme ».

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