Un vétéran britannique du Jour J qui ne manque pas de caractère!

jordan-20140608Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Bernard Jordan était un officier de la Royal Navy. D’après les journaux d’outre-Manche, il servit notamment à bord d’un destroyer dont la mission était de faire la chasse aux U-boot allemands qui s’attaquaient alors aux convois reliant l’Amérique du Nord à la Grande-Bretagne.

Mieux encore : il s’agissait également de s’emparer d’une machine Enigma, utilisée pour coder les messages allemands. Ce qui fut fait en mai 1941 par le HMS Bulldog, qui contraignit le U-110 à faire surface au large de l’Islande. Quelques mois plus tard, le HMS Petard fit la même chose. Les machines furent ensuite envoyées à Bletchley Park, où étaient alors réunis les « casseurs » de code, dont le célèbre mathématicien Alan Turing, père de l’informatique.

Pourquoi parler de Bernard Jordan, un vétéran parmi tant d’autres? Parce qu’il a été la vedette des commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. Aujourd’hui âgé de 89 ans, il souhaitait plus que tout retrouver ses anciens camarades à Ouistreham pour rendre hommage à ses frères d’armes disparus. Sauf que le personnel médical de la maison de retraite où il vit désormais lui avait interdit de faire seul le voyage.

Interdiction ou pas, Bernard Jordan n’en a eu cure : le 5 juin au matin, il a en effet réussi à faire le mur! Et pendant que la police du Sussex remuait ciel et terre pour le retrouver après l’annonce de sa disparition, notre vétéran traversait la Manche avec ses anciens camarades. Et le soir, il dormait dans un hôtel de Ouistreham, en attendant tranquillement les cérémonies du lendemain.

L’histoire de cet ancien officier de marine a donc fait la une des journaux britanniques (et même français). La responsable de sa maison de retraite a toutefois voulu préciser que « le personnel de l’établissement avait essayé d’obtenir une invitation » pour les cérémonies du Jour J et que cette dernière avait été refusée, car la demande envoyée à la Royal British Legion était arrivée trop tardivement…

Un des ses amis a confié au Telegraph que Bernard Jordan est « merveilleux gars ». Il a toujours été « très discret sur la guerre mais je sais qu’il été impliqué dans le Jour-J. Mais il ne voulait jamais en parler. Je pense qu’il est l’exemple parfait d’une génération qui a fait son devoir mais qui ne s’en vante pas », a-t-il dit.

Quoi qu’il en soit, Bernard Jordan a pu vivre les cérémonies en Normandie. Selon The Mirror, il a même été vu en train de chanter et de danser avec ses camarades. De retour en Angleterre, le lendemain, il a déclaré avoir « passé un très bon moment ». Et d’ajouter : « Je suis vraiment très content de l’avoir fait » même s’il sait qu’il devra maintenant à en « affronter les conséquences ». Mais visiblement, cela n’a pas l’air de l’inquiéter outre mesure (il en a vu d’autres…). Mieux : il s’est même dit être prêt à repartir l’année prochaine, s’il est « toujours-là ». Voilà le personnel de la maison de retraite d’ores et déjà prévenu!

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