Centrafrique : Le général Soriano évoque un début de retrait de la Force Sangaris à partir de la mi-septembre

sangaris-20140524

« L’objectif est de rétablir une sécurité minimale et de favoriser la montée en puissance de la Misca (ndlr, Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Nous mobilisons un millier d’hommes pour une période de montée en puissance de 4 à 6 mois puis de retrait progressif de 4 à 6 mois », avait expliqué, au moment du lancement de l’opération Sangaris, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

Il s’agissait alors de mettre un terme aux exactions commises par les combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, à dominante musulmane, et les miliciens anti-balaka.

Depuis, la France a envoyé des renforts en Centrafrique, pour porter les effectifs de l’opération Sangaris à 2.000 hommes, l’Union européenne a fini par s’accorder sur une modeste opération militaire à Bangui et le Conseil de sécurité voté la mise en place d’une mission des Nations unies (MINUSCA) qui, forte de 12.000 casques bleus, prendra le relai de la MISCA, déployée sous l’égide de l’Union africaine.

La situation, si elle s’arrange par endroit, notamment dans l’ouest du pays, reste instable. À Bangui, des poussées ponctuelles de violences ne sont pas rares tandis que dans l’est, où, en plus des exactions commises par des groupes armés, des lignes de fracture entre combattants de l’ex-Séléka apparaissent.

Selon un rapport remis par une commission d’enquête internationale installée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, « des preuves sérieuses prouvent que des individus dans les deux camps (milices anti-balaka et Séléka) ont commis des crimes violant les lois humanitaires internationales ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Pour autant, il « est prématuré à ce stade » de parler de nettoyage ethnique ou de génocide.

Cependant, préviennent les rapporteurs, « si la communauté internationale ne réagit pas rapidement avec détermination en envoyant davantage de forces de maintien de la paix en Centrafrique, nous pourrions rapidement faire face à une situation se détériorant, qui pourrait conduire à un nettoyage ethnique ou à un génocide ».

Justement, à propos de la MINUSCA, le général Francisco Soriano, le commandant de l’opération Sangaris, a indiqué, ce 6 juin, à l’antenne d’Europe1, que « c’est à partir du 15 septembre qu’elle prendra sa capacité opérationnelle ». Et d’ajouter : « Eh bien nous, nous l’accompagnerons jusqu’à ce qu’elle ait atteint sa pleine capacité, ce qui devrait se faire d’ici la fin de l’année ».

À la question de savoir si l’on pourra envisager une amorce de retrait des forces françaises engagées en Centrafrique (ou du moins un allégement de leurs effectifs) à partir de la mi-septembre, le général Soriano a réponu : « C’est exactement ça ».

S’il a estimé que la situation est « en train de s’améliorer », le général Soriano a toutefois souligné qu' »il ne faut pas oublier que la Centrafrique est un pays qui a connu vingt années de crise ». « Nous ne réfutons pas les problèmes, les difficultés, qui sont encore importants, mais on ne peut occulter tout le travail qui a été fait par la force Sangaris », a-t-il plaidé.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]