Libye : Le général anti-islamiste Khalifa Haftar visé par un attentat suicide

Depuis qu’il a lancé l’opération Dignité, le 16 mai dernier, contre les positions tenues par les groupes jihadistes à Benghazi, le général Khalifa Haftar est plus que jamais menacé. Et cela d’autant plus que les autorités libyennes, dont le puissant Parlement, tenu par les factions islamistes, l’ont accusé d’avoir l’idée de mener un coup d’Etat.

Il faut dire que la situation du pays est très compliquée, avec des tensions séparatistes en Cyrénaïque, des foyers terroristes qui s’implantent dans le sud et l’est, des milices issues de la révolution de 2011 qui n’ont toujours pas été désarmées et un contexte économique plombé par le blocus des terminaux pétroliers.

Reste que les groupes jihadistes, dont Ansar Asharia, considéré comme terroriste par les Etats-Unis pour son rôle dans l’attaque du consulat américain de Benghazi en septembre 2012, ont juré d’avoir la peau du général Haftar, qu’ils qualifient « d’ennemi de l’islam ».

Aussi, il est fort probable qu’ils soient à l’origine de l’attentat suicide commis ce 4 juin avec une voiture piégée contre l’un de ses quartiers généraux installé dans une villa près de Benghazi. L’attaque, qui n’a pas encore été revendiqué, avec 3 tués parmi les gardes.

« L’attentat a été perpétré contre une villa où nous étions réunis. Trois soldats ont été tués », a précisé le général Sagr Al-Jerouchi, le chef des opérations des forces aériennes loyales au général Haftar. « Ce dernier, présent dans la maison au moment de l’attaque, est sain et sauf », a-t-il ajouté.

Ancien proche du colonel Kadhafi, le général Haftar a fait défection dans les années 1980. Ayant vécu par la suite aux Etats-Unis, près de Langley (siège de la CIA), ce qui lui vaut de passer pour un agent américain aux yeux de ses détracteurs, il est revenu en Libye en 2011. Depuis qu’il a lancé l’opération Dignité, il recueille de plus en plus de soutiens, notamment dans les milieux libéraux.

Son action ne lui vaut pas seulement l’animosité des islamistes radicaux libyens. Le 1er juin, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a très probablement des éléments installés dans le sud de la Libye (il se dit que Mokhtar Belmokhtar, un faux nez de cette organisation terroriste, y a trouvé refuge), a appelé à l’union afin « d’extirper le symbole de la traîtrise et de l’apostasie : Khalifa Haftar et les partisans de Kadhafi qui sont sous son commandement ».

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