Le président Obama condamne fermement les « sombres manœuvres » de la Russie

Comme il fallait s’y attendre, la réunion du Conseil Otan-Russie qui a eu lieu à Bruxelles le 2 juin (la première du genre depuis l’affaire de la Crimée) n’a pas permis de surmonter les divergences entre les Etats membres de l’Alliance atlantique et Moscou.

« Cette réunion n’a certes pas été facile, mais elle était bien nécessaire », a commenté Anders-Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance. « Nous considérons depuis longtemps que le Conseil Otan-Russie est un forum ‘tout temps’. Et franchement, le climat actuel n’est pas bon. Pas par la volonté de l’Otan, mais à cause de l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Côté russe, on pense évidemment le contraire. « L’Otan porte une partie de la responsabilité de l’escalade des tensions en encourageant l’Ukraine à poursuivre son opération militaire dans l’est du pays », a ainsi affirmé Alexandre Grouchko. À l’agence RIA Novosti, ce dernier a également évoqué « une activité sans précédent de l’Otan à proximité des frontières russes ».

Et d’ajouter : « Il s’agit d’une activité disproportionnée, inadéquate et qui affaiblit la stabilité, la sécurité et la prévisibilité dans la région euro-atlantique » et « montrer ses muscles et appeler à augmenter les dépenses militaires est contreproductif ». Savoureux quand l’on sait que la Russie augmente drastiquement son effort militaire et que l’activité de ses forces suscite de l’inquiétude en Scandinavie ou encore chez les pays riverains de la mer Noire…

Quoi qu’il en soit, cette réunion a été l’occasion d’un « échange de vue très franc », selon Mme Lungescu, la porte-parole de l’Otan. En visite à Varsovie, le président américain, Barack Obama, n’a pas manqué de franchise non plus… Et l’on peut supposer que son alter ego russe, Vladimir Poutine, lui répondra avec la même manière.

« Nous n’accepterons jamais l’occupation de la Crimée par la Russie, ni les violations de la souveraineté de l’Ukraine », a-t-il ainsi lancé lors d’un discours prononcé ce 4 juin  l’occasion du 25e anniversaire des premières élections partiellement libres en Pologne.

« Après avoir versé autant de sang et dépensé autant de moyens pour réunir l’Europe, comment pourrions-nous permettre que les sombres manoeuvres datant du XXe siècle renaissent dans ce nouveau siècle », a encore poursuivi le président Obama. « Comme nous l’a rappelé l’agression de la Russie en Ukraine, nos nations libres ne peuvent s’éloigner de notre idéal commun d’une Europe libre et en paix », a-t-il insisté.

Prenant l’exemple de l’histoire tourmentée de la Pologne, le chef de la Maison Blanche a estimé que la «  »liberté n’était pas automatiquement garantie », avant d’assurer le soutien des Etats-Unis aux pays de l’ancien espace soviétique qui craignent leur voisin russe.

Auparavant, le président Obama avait réaffirmé, devant  on homologue ukrainien, Petro Porochenko, élu le 25 mai dernier, l’engagement « résolu » des Etats-Unis pour l’avenir de l’Ukraine.

« Les Etats-Unis sont résolument engagés aux côtés du peuple ukrainien, pas seulement dans les prochains jours ou les prochaines semaines, mais dans les années à venir », a-t-il dit lors d’un point presse tenu après une rencontre avec M. Porochenko.

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