Le président Obama appelle (encore) les Européens à augmenter leurs dépenses militaires

À force de réduire leur effort de défense, les pays européens, du moins certains, ne sont plus en mesure de répondre aux défis en matière de sécurité que pose le contexte international. Ainsi, un porte-avions russe et son groupe aéronaval peuvent passer faire un « coucou » à Rotterdam sans être inquiété par la marine néerlandaise.

Et quand il s’agit de lancer une mission militaire européenne pour appuyer l’armée française en Centrafrique, chacun se regarde pour savoir qui « peut » faire quoi… Bilan des courses : l’Union européenne, après maintes réunions, n’a été en mesure de déployer à Bangui que l’équivalent d’un bataillon, qui plus en comptant sur la Géorgie, qui ne figure pas parmi ses membres.

La crise ukrainienne pourrait faire changer les choses. Mais rien n’est moins sûr… Si les pays qui ont réduit leurs capacités militaires présentaient des comptes publics irréprochables, cela pourrait se comprendre. Sauf que c’est loin d’être le cas. Tout simplement parce que ce n’est pas ainsi que ça marche…

Seulement, pour les dirigeants américains, la baisse continue des capacités militaires européennes est un vrai sujet de préoccupation. Les mauvais esprits diront que c’est en partie à cause des débouchés qui se ferment pour leur industrie de l’armement (sans doute y a-t-il du vrai). Mais il n’empêche, depuis maintenant 3 ans, ils appellent les Européens à prendre leur sécurité en main étant donné que pour Washington, désormais, la priorité est en Asie-Pacifique.

En mars dernier, de passage à Bruxelles et alors que la Russie venait d’avaler la Crimée sans coup férir, reniant ainsi son engagement pris en 1994 visant à garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine, le président Obama avait fait par de son inquiétude en constatant  » la réduction des dépenses militaires chez certains (…) partenaires au sein de l’Otan ».

Et d’ajouter : « Je comprends qu’en situation de crise économique, les budgets militaires soient revus à la baisse. Mais la situation en Ukraine nous rappelle que notre liberté a un prix. Et nous devons payer le personnel, les armes et les formations pour que les forces armées de l’Otan constituent une défense crédible et dissuasive. Je pense que cela contribuerait à rassurer les pays qui se trouvent aux frontières orientales de l’Otan ».

Lors de sa visite à Varsovie, ce 3 juin, le président américain en a remis une couche. « On voit une baisse continue, cela doit changer », a-t-il lancé, en déplorant les coupes dans les budgets militaires européens en raison de la crise économique. Selon lui, les pays du Vieux Continent, à de rares exceptions, « n’ont pas fait leur part de travail au sein de l’alliance, comme l’a révélé l’épreuve de force en Ukraine ».

« Ils veulent être membres à part entière quand il s’agit de leur défense, ce qui veut dire qu’ils doivent l’être quand il faut y contribuer, c’est inséparable », a fait valoir Barack Obama, lors d’un point presse.

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