La France « salue » le Japon pour sa volonté de jouer un plus grand rôle en matière de sécurité

Invité du Dialogue de Shangri-La, un forum sur la sécurité organisé à Singapour par l’Institut international pour les études stratégiques (IISS), le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est bien gardé de mettre en cause l’attitude Pékin dans les différends territoriaux en mer de Chine. Au contraire de son homologue américain, Chuck Hagel, qui a accusé les autorités chinoises de chercher à déstabiliser la région ou bien encore du Premier ministre japonais, Shinzo Abe.

Ce dernier a d’ailleurs fait part de sa volonté de voir son pays jouer un rôle plus important qu’il ne l’est actuellement (en raison de sa Constitution) dans le domaine de la sécurité dans la région Asie-Pacifique, voire même au-delà. « Le Japon  apportera son soutien indéfectible aux efforts déployés par les pays de l’ASEAN, qui oeuvrent à assurer la sécurité des mer et du ciel », a-t-il dit.

Cette annonce a été saluée par le chef du Pentagone. Mais aussi par M. Le Drian. « Je voudrais saisir cette occasion pour saluer le discours du premier ministre Abe (…) en faveur d’un nouvel engagement de son pays en matière de sécurité internationale », a en effet affirmé le ministre français. « La coopération est un instrument privilégié des politiques de prévention et gestion des crises. Elle porte tant sur la préparation des forces avec l’expertise, le conseil ou la formation, que sur le renseignement, ou sur l’opérationnel, au travers des nombreux exercices organisés dans la région », a-t-il ajouté.

La Chine avait vivement réagi au discours de M. Abe, en l’accusant d' »exacerber les tensions régionales » avec le « mythe que la Chine menaçait le Japon »…

S’agissant des conflits territoriaux en mer de Chine (Spratleys, Paracels, Senkaku, etc…), M. Le Drian a rappelé « l’importance toute particulière des principes de liberté de navigation et de circulation aérienne, auxquels la France est (…) profondément attachée ». Sans être nommée, la Chine a pu se sentir visée, étant donné qu’elle a restreint l’accès des eaux poissonneusesdu récif de Scarborough (revendiqué par la Pékin , Manille et Taipeh aux pêcheurs philippins ou encore à sa décision d’instaurer unilatéralement une zone d’identification aérienne couvrant l’achipel Senkaku, qui appartient au Japon.

Par ailleurs, le ministre français n’a pas parlé de tentatives de déstabilisation dans la région mais au contraire appelé au dialogue (ce qui est une façon plus habile de condamner certaines attitudes…). « En Asie-Pacifique, a-t-il dit, la nécessité du dialogue entre pays qu’opposent des revendications territoriales concurrentes est également avérée ».

Et d’ajouter : « Et, pour que ce dialogue soit productif, il convient que toutes les parties explicitent clairement les fondements juridiques de leurs prétentions et acceptent non seulement de dialoguer mais aussi de négocier, comme les y invite la Charte de Nations unies, négocier sans recourir à la menace ou à l’emploi de la force ».

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