Les maires de Longvic et d’Ouges se mobilisent pour défendre la base aérienne de Dijon

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Pendant longtemps, la base aérienne 102 de Dijon passait pour être le sanctuaire des pilotes de chasse. Ayant pour parrain le capitaine Georges Guynemer, ce « héros légendaire tombé en plein ciel de gloire » qui a donné sa devise « Faire Face » à l’Ecole de l’Air, elle accueillait, entre autres, le groupe de chasse 1/2 Cigognes, dont les escadrilles s’illustrèrent lors de la Première Guerre Mondiale, ainsi que l’escadron 3/2 Alsace, héritier du « Free French Squadron », celui des Mouchotte, Clostermann et Martell…

Les choses ont bien changé depuis. Les Cigognes ont quitté la Bourgogne pour rejoindre la base aérienne 116 de Luxeuil tandis que l’Alsace troqua ses Mirage 2000C contre des F1 CT au début des années 1990 lors de son déménagement à Colmar, où il a été dissous… Et le dernier escadron encore opérationnel, le 2/2  Côte d’Or, qui joue désormais le rôle d' »Agressor » avec ses Alphajet, va partir le 28 juin prochain pour la base aérienne 120 de Cazaux, en Gironde.

Pour son centième anniversaire, la BA 102 pouvait espérer mieux. Mais les efforts budgétaires « le redressement des comptes publics » inscrits dans la dernière Loi de Programmation Militaire (LPM) vont sans doute lui donner le coup de grâce. N’ayant plus d’avions, sa plateforme aéronautique sera fermée et le contrôle des aéronefs au départ à destination de Dijon-Longvic sera désormais assuré par l’aéroport de Bâle-Mulhouse.

Si le maire de Dijon, François Rebsamen, n’a que très mollement défendu le maintien de la BA 102 dans le cadre des restructurations à venir, ceux des communes environnantes sont bien décidés à tenter le tout pour le tout. Car sans avion, l’avenir du site est clairement posé, même s’il accueille encore le commando parachustiste de l’Air (CPA) 20 et l’état-major du Commandement des Forces aériennes, arrivé de Metz en 2012.

Et justement, si ces unités devaient partir de Dijon, cela entraînerait une « catastrophe économique qui impacterait toutes les communes environnantes, et bien au-delà, toute la Côte-d’Or et même la Région Bourgogne « , a ainsi valoir Jean-Claude Girard, le maire d’Ouges.

Celui de Longvic, José Almeida, a écrit au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour lui faire part de ses inquiétudes et lui donner des arguments en faveur du maintien de la base en faisant des propositions, comme le « regroupement du commandement des forces aériennes et du commandement du soutien des forces aériennes (CSFA) » ou encore le rattachement du « 511e régiment du train d’Auxonne ou un autre corps d’armée à la BA 102 ».

« Conforter la présence des 1 700 militaires et civils restants permettrait de préserver l’économie locale dans laquelle ils sont très impliqués, les commerces et l’habitat. Sans oublier les écoles », a expliqué M Almeida dans les colonnes du Bien Public. Depuis maintenant plus de 20 ans, l’on connaît les effets d’une dissolution : le chiffre d’affaires des commerces s’effondre, les services publics ferment (moins d’élèves dans les classe, par exemple), le marché de l’immobilier plonge, etc…

Aussi, les conseils municipaux d’Ouges et de Longvic seront appelés, ce 2 juin, à voter une motion affirmant « la volonté forte (…) de voir la BA 102 pérennisée ». Si elle est adoptée, une pétition allant dans le même sera lancée. En 2008, une initiative similaire avait permis de recolter 300 signatures. Cette fois, il n’est pas certain que cela soit suffisant, si tant est que la volonté du ministère de la Défense est de fermer cette base emblématique.

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