Le président Hollande confirme les crédits de la Défense… Mais sous conditions?

À l’issue d’un Conseil de défense qui s’est tenu ce 2 juin à l’Elysée, le président Hollande a diffusé un communiqué dans lequel il a « rappelé le caractère primordial de notre effort de défense afin de renforcer notre influence internationale, protéger nos intérêts vitaux et assurer la sécurité de la France » et, à cet égard, « réaffirmé les engagements financiers de la Loi de programmation militaire ».

Et cela, après plusieurs semaines de flottements sur d’éventuelles nouvelles coupes dans le budget des forces armées afin de trouver des marges de manoeuvres dans le cadre d’un plan d’économies de 50 milliards.

Le député Xavier Bertrand avait évoqué un nouvel effort annuel de 2 milliards pendant 3 ans. Un plan mollement démenti, dans un premier temps, par Manuel Valls, le Premier ministre. Dans les jours qui suivirent, le ministre des Finances, Michel Sapin, ne sut guère se montrer plus convaincant… Et pour preuve qu’il y avait anguille sous roche, le président Hollande annonça qu’il allait rendre un arbitrage sur ce dossier. Ce qu’il vient donc de faire.

Entre-temps, à nouveau interrogé sur ce dossier, et après une forte mobilisation des acteurs de la défense, le Premier ministre avait clairement repoussé l’idée de nouvelles coupes dans le budget des armées tout en assurant que la Loi de programmation militaire allait être respectée. Il n’était pas question de faire « payer la Défense deux fois », avait-il lancé à la tribune de l’Assemblée nationale, étant attendu que la Loi de programmation militaire avait déjà pris en compte la nécessité de redresser les comptes publics et, qu’à ce titre, sa trajectoire financière fut calculée au plus juste.

Par rapport à ces propos, le communiqué du président Hollande paraît bien en retrait. « Le ton général est très flou, très en retrait par rapport à ce qu’avait dit le Premier ministre », a estimé le député François Cornut-Gentille joint par Zone Militaire.

Comme par exemple ce passage du communiqué présidentiel : « Cette trajectoire pluriannuelle des crédits militaires doit s’accompagner d’une amélioration des conditions de gestion de nos matériels et projets. Il a été demandé aux ministres des Finances et de la Défense de faire des propositions en ce sens d’ici la fin du mois de juin ».

S’agit-il d’un voeu pieu ou bien cela signifie-t-il que, justement, le respect de cette trajectoire financière sera conditionnée par des renégociations de contrats d’armements ou par, à nouveau, des étalements de programmes? Par ailleurs, et alors que des inquiétudes pointent sur les recettes exceptionnelles (plus de 6 milliards d’euros sont prévus par la LPM), le communiqué publié par l’Elysée n’en dit pas un mot.

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