Le chef du Pentagone accuse Pékin de mener des actions de déstabilisation en mer de Chine orientale

hagel-20140531

Les Etats-Unis haussent le ton face aux autorités chinoise, en particulier pour leur attitude en mer de Chine orientale où elles revendiquent la souveraineté de l’archipel Senkaku/Diaoyu, qui appartient au Japon. Depuis plusieurs mois, les incidents autour de ce territoire se multiplient entre les deux pays.

Encore récemment, le 25 mai, des avions de chasse chinois de type SU-27 ont effectué des manoeuvres considérées comme dangereuses près de deux appareils de patrouille japonais (un OP3C Orion et un YS-11EB), qui observait de trop près, au goût de l’armée populaire de libération, l’exercice naval sino-russe « Union maritime 2014 », qui se tenait alors non loin des eaux territoriales nippones.

Cet incident a non seulement fait l’objet d’une protestation diplomatique de la part de Tokyo mais aussi d’une sévère critique de la diplomatie américaine. « Toute tentative d’interférer avec la liberté de survol dans l’espace aérien international fait monter les tensions et accroît le risque d’erreur de jugement, de confrontation et d’incident involontaire », a affirmé le département d’Etat, dans un communiqué diffusé le 29 mai.

« Nous n’acceptons pas que la Chine ait déclaré une zone aérienne de défense et d’identification au-dessus de la mer de Chine orientale et nous exhortons la Chine à ne pas la mettre en oeuvre », a-t-il ajouté.

Deux jours plus tard, Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, est allé encore plus loin, lors du forum « Shangri-La Dialogue« , sur la sécurité en Asie-Pacifique. « Ces derniers mois, la Chine a entrepris des actions unilatérales, déstabilisatrices en mer de Chine orientale », a-t-il accusé, en soulignant que les « principes fondamentaux de l’ordre international ne pouvaient être remis en cause ».

Les Etats-Unis, qui ne prennent pas partie dans les conflits territoriaux en mer de Chine, « s’opposent fermement à tout recours à l’intimidation, à la coercition, ou menace de la force pour affirmer des revendications », a poursuivi Chuck Hagel, à l’attention de la Chine. Et de rappeler que Washington s’oppose « à toute restriction de survol ou de la liberté de navigation, que ce soit de la part de bâtiments militaires ou civils, de pays petits ou grands ».

Ainsi, M. Hagel a également mis en cause Pékin pour ses actions en mer de Chine méridionale, où de nombreux différends territoriaux existent. Il a critiqué la décision chinoise de restreindre l’accès des eaux poissonneuses du récif de Scarborough (revendiqué par Manille) aux pêcheurs philippins et d’installer une pateforme pétrolière dans les Paracels, une zone disputée par le Vietnam.

Pour rappel, Pékin revendique la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, qui est aussi et surtout une région stratégique étant donné qu’elle est un carrefour des routes maritimes essentielle pour le commerce internationale et qu’elle est supposée receler d’importantes réserves de pétrole et de gaz, ainsi que de conséquentes ressources halieutiques.

Enfin, si Chuck Hagel a clairement lancé une mise en garde à Pékin, représentée à ce forum par une délégation militaire de haut rang, il a revanche clairement apporté un soutien  à la volonté japonaiuse, exprimée par le Premier ministre Shinzo Abe, de jouer un rôle plus important qu’il ne l’est actuellement en Asie sur le plan militaire. « Nous (…) soutenons les nouveaux efforts du Japon (…) en faveur d’une sécurité régionale durable », a-t-il dit.

Photo : (c) IISS

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]