Washington s’interroge sur l’armement des séparatistes ukrainiens

Ce n’est pas encore le retrait total des forces russes jusqu’alors massées près de la frontière ukrainienne. Mais le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel a estimé, le 29 mai, que le retour de quelques milliers d’hommes dans leurs casernes et bases respectives était « prometteur ».

« Nous savons que des milliers de soldats russes ont entamé un retrait. Nous savons aussi que des milliers de militaires russes sont encore positionnés près de la frontière et qu’il n’ont pas encore été redéployés », a-t-il dit. Mais « à chaque fois que vous éloignez des troupes et du matériel, c’est prometteur », a-t-il ajouté. Toutefois, a estimé M. Hagel, « ils ne sont pas là où ils devraient être et ne le seront pas tant que tous les militaires positionnés le long de la frontière il y a deux mois ne seront pas partis.

Ce mouvement est sans doute prometteur mais la situation est toujours aussi confuse dans l’est de l’Ukraine. Ce 30 mai, le ministère ukrainien de la Défense a affirmé avoir « complètement nettoyé des insurgés prorusses le sud et une partie de l’est de la région de Donetsk et le nord de la région de Lougansk » alors que, la veille, ces derniers ont abattu  un hélicoptère Mi-8 « Hip » de la Garde nationale ukrainienne, causant la mort de 12 hommes, dont le général Volodymyr Koultchitski. Ce n’est pas la première fois que les rebelles du Donbass réussissent un tel coup : au début du mois, ils avaient « descendu » deux Mi-24 de forces loyalistes.

Le Mi-8 aurait été abattu à l’aide « d’un lance-missiles sol-air portatif russe », a prétendu Olexandre Tourtchinov, le président ukrainien par intérim, qui cédera le 7 juin prochain, date de l’investiture à cette fonction de Petro Porochenko, élu le 25 mai.

« Nous nous inquiétons des violences qui se poursuivent dans l’est de l’Ukraine, dont des informations sur le fait que des séparatistes ont abattu un hélicoptère militaire ukrainien », a affirmé Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche, au sujet de l’hélicoptère abattu. « Nous ne pouvons pas encore confirmer les détails de ces informations, mais nous sommes préoccupés de voir que cela signifie que les séparatistes continuent à avoir accès à des armes sophistiquées et à une assistance de l’extérieur », a-t-il ajouté, en laissant ainsi entendre que la Russie armerait les rebelles, ce que Moscou à jusqu’à présent toujours démenti.

Par ailleurs, la diplomatie américaine a évoqué la présence de « combattants étrangers », plus précisément des Tchétchènes, dans l’est de l’Ukraine. Selon sa porte-parole, Jennifer Psaki, le secrétaire d’Etat, John Kerry, en a d’ailleurs fait part à son homologue russe, Sergeï Lavrov, lors d’un entretien téléphonique.

La présence de combattants venus de Tchétchénie avait été rapporté par des médias ukraniens. Ce que le président de cette république appartenant à la Fédération de Russie, Ramzan Kadyrov, a démenti, sans exclure toutefois que certains aient pu se rendre dans l’est de l’Ukraine de leur propre chef.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]