Le ministre malien de la Défense démissionne

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Accusé par l’opposition d’être à l’origine des troubles qui éclatèrent à Kidal et qui se terminèrent par une déroute des Forces armées maliennes (FAMa) face aux groupes armés touareg, le Premier ministre malien, Moussa Marra ne démissionnera pas de ses fonctions. Et pour cause : le fusible tout trouvé est le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga (photo), un poids lourd du gouvernement.

Il y a trois jours, ce dernier a donné un bilan beaucoup plus pour les FAMa que celui qui avait été initialement avancé après les combats des 17 et 21 mai. « Nous avons une cinquantaine de morts, malheureusement, et une quarantaine de blessés – 48 blessés. De l’autre côté, (…), on sait qu’eux aussi ont eu des pertes », avait en effet déclaré M. Maïga, dimanche dernier.

Quant aux positions prises par les rebelles touareg, il avait, à nouveau, admis la perte de Kidal et parlé d’une « cohabitation » à Ménaka (600 km au sud) entre les FAMa et les groupes armés.

« À part Kidal, nous sommes sur l’ensemble de nos positions dans la région de Kidal, à savoir Tessalit, Aguelhoc, et puis dans la région de Gao : à Ménaka, Ansongo, Almoustarat. Concernant Anéfis dont nos troupes s’étaient retirées pour se réorganiser, nous sommes en phase de redéploiement », avait-il encore ajouté.

« Nous avons redéployé et renforcé notre position vers Ansongo, avec la possibilité de soutenir davantage Ménaka, où nous cohabitons – un peu comme c’était le cas à Kidal avant le 17 mai – avec les groupes armés affiliés au MNLA (ndlr, Mouvement national de libération de l’Azawad) puis aux autres groupes, (…) nous essayons de faire en sorte qu’il n’y ait pas de contagion, avait-il expliqué, en soulignant que les FAMa travaillaient avec les forces françaises de l’opération Serval et celles de la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA).

Seulement, ces explications n’ont que peu pesé face à la déroute des forces armées maliennes (suivie d’un cessez-le-feu conclu la semaine passée, sous l’égide de l’Union africaine). Qui plus est, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a affirmé, plus tôt, que le gouvernement n’avait jamais autorisé d’offensive à Kidal et qu’un enquête avait été ouverte. D’où la démission de M. Maïga, annoncée le 27 mai au soir.

« Le ministre malien de la Défense a présenté sa démission qui a été acceptée », a laconiquement fait savoir un porte-parole de la présidence malienne. Et son successeur a déjà été désigné, « sur recommandation du Premier ministre » : il s’agit du colonel Bah N’Dao. Retraité des forces aériennes maliennes et formé à l’école soviétique, il est diplômé de l’Ecole de Guerre française et a été l’ancien aide de camp de l’ex-président Moussa Traoré, qui prit le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat de 1968 qui renversa Modibo Keïta.

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