Le Cameroun déploie d’importants renforts militaires pour contrer la menace des jihadistes de Boko Haram

Les jihadistes du groupe Boko Haram ont une nouvelle fois frappé, le 27 mai. Dans la ville de Buni Yadi, où ils ont déjà commis des exactions, ils ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et une école primaire. Dans un premier temps, ils ont lancé un assaut contre un barrage tenu par les forces de sécurité nigérianes, puis détruit un bureau de police, avant d’aller incendier la maison d’un responsable de l’Etat de Yobe ainsi que plusieurs édifices officiels. Bilan : 31 tués.

Plus à l’Est, ce sont d’éventuelles infiltrations au Cameroun de Boko Haram qui préoccupent. À plusieurs reprises, le groupe jihadiste y a mené des actions, notamment pour enlever des ressortissants étrangers. Il y a à peine deux semaines, un camp de travailleurs chinois a ainsi été attaqué dans l’extrême-nord du Cameroun alors qu’il était sous la surveillance du Bataillon d’intervention rapide de l’armée camerounaise.

Aussi, cette dernière a commencé à déployer d’importants renforts dans cette région frontalière avec la Nigeria. Selon les confidences faites à l’AFP par une source policière, il est question d’envoyer 3.000 hommes supplémentaires pour appuyer près d’un millier de militaires (gendarmes compris) déjà affectés sur « l’ensemble de la région pour contrer les Boko Haram ».

« Les soldats sont en train d’arriver par groupes. Les blindés qui seront déployés sur le terrain sont encore en route vers l’extrême-nord », a expliqué un responsable local de la gendarmerie camerounaise.

« Nous avons pris des dispositions extrêmement importantes avec du matériel (de guerre) lourd, l’objectif étant de faire face à un éventuel repli des Boko Haram chez nous en cas d’action de l’armée nigériane », a affirmé un cadre militaire. « Tout ce qui se fait actuellement est collaboration avec le Tchad et le Nigeria. Nous ne pouvons pas en dire plus, on est en guerre », a-t-il ajouté.

L’envoi de ces renforts dans les zones frontalières où les militants de Boko Haram sont susceptibles de s’infiltrer a très probablement été décidé dans le cadre des mesures adoptées lors du sommet de Paris du 17 mai dernier.

À cette occasion, les 5 chefs d’Etat africain concernés (Nigeria, Tchad, Bénin, Niger et Cameroun) ont déclaré la guerre au groupe terroriste nigérian.

L’armée nigériane affirme avoir repéré les lycéennes enlevées par Boko Haram

Le chef d’état-major des armées nigérianes, le maréchal Alex Badeh, a affirmé, le 26 mai, « savoir où se trouvent » les 233 lycéennes enlevées par Boko Haram, en avril dernier et l’ex-président Olusegun Obasanjo aurait même tenté une « médiation » pour obtenir leur libération.

Seulement, ces annonces ont été accueillies avec scepticisime à Washington, qui a déployé des moyens relativement importants dans la région pour les retrouver (notamment des drones RQ-4 Global Hawk et MQ-1 Predator).

« Nous n’avons pas d’information indépendante venue des Etats-Unis pour corroborer les articles de presse », a fait savoir Jennifer Psaki, la porte-parole du département d’Etat, en réponse à une question posée sur ce sujet. « Pour la sécurité des filles, nous ne discuterions certainement pas publiquement de ce genre d’information », a-t-elle ajouté, avant d’estimer que les forces nigérianes n’ont pas  » la capacité et le professionnalisme nécessaires pour mener une mission de sauvetage réussie ».

« Je ne pense pas que c’est comme cela que nous le gérerions et certainement pas comme cela que nous conseillerions à d’autres de le gérer », a lancé Mme Paski.

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