L’attentat de Djibouti revendiqué par les jihadistes somaliens

Les jihadistes des milices shebab somaliennes ont revendiqué, le 27 mai, l’attentat qui a visé, trois jours plus tôt, le restaurant « La Chaumière » à Djibouti. Depuis, le mode opératoire de cette attaque a été confirmé. Ainsi, il s’agit bien d’une action kamikaze et non d’une attaque à la grenade, comme l’avait avancé la police djiboutienne pendant un temps.

Le bilan définitif de cet attentat, le premier du genre sur le territoire djiboutien, est donc de 3 tués, dont 2 kamikazes ainsi qu’un ressortissant turc, et d’une vingtaine de blessés.

L’établissement visé était alors fréquenté par de nombreux militaires en poste ou de passage à Djibouti. Deux colonels de la gendarmerie française ont ainsi été blessés, de même que des marins de la frégate néerlandaise Zeven Provinciën et formateurs auprès des forces locales.

Selon le colonel Omar Hassan, ministre de l’Intérieur, cet attentat, « vu le matériel utilisé (…), devait faire le maximum de victimes mais cela n’a pas été le cas grâce notamment à l’intervention d’un agent de police présent sur les lieux ». Lors d’une conférence de presse, donnée le 27 mai, le procureur de la République djiboutienne, Maki Omar Abdoulkader, a indiqué que les kamikazes avaient été identifiés, suite à la diffusion de leurs portraits post-mortem. Mais il n’en a cependant pas dit plus.

C’est alors que, le même jour, les milices jihadistes shebab ont revendiqué cet attentat. « Dans le cadre de la guerre sainte contre la croisade menée par l’Occident contre l’islam, les forces des shebab ont mené une opération couronnée de succès samedi soir contre la coalition croisée occidentale basée à Djibouti », ont-ils ainsi affirmé.

Ces derniers, qui ont fait allégeance à al-Qaïda, ont expliqué avoir visé les « croisés français (…) pour leur complicité dans les massacres de musulmans en Centrafrique et pour leur rôle actif dans la formation et l’équipement des troupes djiboutiennes en Somalie ainsi que leur intervention croissante dans les affaires (des) terres musulmanes ».

Dans leur communiqué, les shebab ont également exigé du président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, qu’il retire ses troupes de Somalie et qu’il expulse « les croisés de Djibouti ». « Cette attaque n’est qu’un début et ce qui va bientôt suivre, si vous refusez (…) sera bien pire », ont-ils prévenu. « En acceptant les termes du contrat avec Barack Obama dans la guerre contre l’islam et en autorisant l’accès à votre pays et à vos installations aux croisés, vous avez volontairement signé un pacte avec le diable », ont-ils prévenu.

En fait, c’est en 2002 que des troupes américaines sont arrivées à Djibouti, pour s’établir au camp Lemonnier. Plus récemment, elles ont obtenus des facilités à l’aérodrome Chabelley pour mettre en oeuvre des drones Predator et Reaper, engagés dans des opérations au Yémen et en Somalie.

Outre l’armée américaine, Djibouti accueille également la plus importante base permanente française en Afrique, conformément à des accords datant de l’indépendance du pays, en 1977. Enfin, ce territoire sert également de point d’appui aux forces navales engagées dans la lutte contre la piraterie ainsi qu’aux formateurs militaires des troupes somaliennes.

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